Sébastien Joulie Group

Avec Resilience, Sébastien Joulie nous livre un second album qui oscille entre tradition et modernité. Un disque maîtrisé, qui interpelle par sa fluidité.

Entouré de musiciens d’excellence, le guitariste sait composer avec un orchestre et ne tombe jamais dans le piège de l’omniprésence qui guette tout leader. Ce n’est alors pas par hasard si l’on parle du Sébastien Joulie Group, et non de son quintet. La part belle est faite à la mélodie, dans une musique qui offre une large place à l’expression de chacun, si bien que l’on n’a jamais l’impression d’accompagnants mais d’un ensemble qui sonne comme un groupe, justement.

Le disque démarre en douceur avec « Time Tabloïd », une composition de Stéphane Moutot, qui semble ouvrir tout un horizon que l’on découvrira au fur et à mesure des neufs titres qui composent l’album. Après le blues d’« Old Matters », le titre éponyme vient durcir les choses, puis « Massive Boozer » et son swing imparable déploient la large palette musicale de l’album jusqu’à l’excellent « East », qui conclut le propos. Qu’il s’agisse de compositions personnelles ou de titres revisités, le disque est traversé d’instants lumineux qui maintiennent l’auditeur dans une attention particulière.

L’influence de Monk est manifeste, et rien de surprenant de découvrir un Green Chimneys arrangé par Sébastien Joulie et Charles Clayette (le batteur dont on ne parle pas assez !). Le groupe met du cœur à l’ouvrage et insuffle une âme très personnelle à sa musique. Resilience est un disque réjouissant, qui fait du bien, qui coule de source et s’écoute comme un seul titre : en boucle.