Chronique

Stefano Battaglia Trio

In the Morning - Music of Alec Wilder

Stefano Battaglia (p) ; Salvatore Malore (b) ; Roberto Dani (dm)

Label / Distribution : ECM

Stefano Battaglia, pianiste italien au lyrisme plus sobre et sec que celui de Keith Jarret, a pourtant ceci de commun avec son illustre collègue de s’être penché sur l’oeuvre du compositeur Alec Wilder.

A cette différence près que si Jarrett s’y est intéressé à plusieurs occasions étalées dans le temps et les disques, Stefano Battaglia, lui, a décidé de consacrer tout son dernier album à ce créateur américain de la première moitié du vingtième siècle, surtout connu pour ses standards interprétés notamment par Crosby et Sinatra. Il est pourtant une autre facette d’Alec Wilder, celle des ses travaux plus savants, telles ses sonates auxquelles le pianiste s’est confronté dès le début des années 90.

Un partage que l’on retrouve peu ou prou ici, avec des reprises des chansons populaires et des adaptations, qu’on dira plus sérieuses, des poètes Christina Rossetti et William Butler Yeats. Sans que sonnent très vivement les différences entre le supposé léger et le supposé savant, l’ensemble se présente dans une belle unité.

Aux côtés du principal interprète, la grande finesse et polyvalence du batteur Roberto Dani est des plus précieuses. Dans sa discrétion et son à-propos il arrive à combiner la pulsation jazz et l’approche des percussionnistes classiques comme Pedro Estevan (voisin de label en quelque sorte, car on a pu l’entendre sur ECM auprès du gracieux relecteur de pré-baroques Rolf Lislevand). Une combinaison très équilibrée de moelleux sonore et de précision d’où se dégage beaucoup de douceur sans mièvrerie.