Chronique

Sylvie Vadureau

Colette Magny : Citoyenne-blues

Impossible pour Citizen Jazz de ne pas parler du livre Citoyenne-blues, question de logique, simplement.

Ce petit ouvrage, édité grâce à une campagne de souscription, par les éditions En Garde ! ressemble à une biographie de la chanteuse, poétesse et citoyenne engagée Colette Magny, mais c’est autre chose.
On y croise quelques photographies historiques sur lesquelles, figés, les personnages nous regardent. Ils renseignent sur son univers, sa famille, ses amis. Puis, après un avant-propos du déclameur Rocé, l’autrice Sylvie Vadureau résume brièvement le parcours de l’artiste. Il est bon de se souvenir alors que cette femme, Colette Magny, était faite d’un bois rare, en voie de disparition. Un bois dans lequel on taille les madriers, solide et tendre à la fois. Pas le genre à se fendre au premier rayon de soleil ni à briller quand on l’astique. Plutôt le genre de personne qui vous dit en face ce qu’elle pense, même quand ça rince.

Toute sa musique, tous ses mots sont portés par cette énergie brute.
Une grande partie du livre consiste à mettre en miroir des échanges épistolaires. Colette Magny parle de ses rencontres artistiques et les personnes en question racontent « leur » Colette. C’est l’occasion de croiser la route de plusieurs musiciens de jazz et musiques improvisées, dont notre ami Jean-Jacques Birgé avec lequel Colette enregistra. Les morceaux (#17 à 20) sont libres d’écoute sur le site de drame.org.

Cet ouvrage en forme de carnet de notes à l’attention de ses amis, vient ajouter une pierre à l’édifice trop confidentiel dédié à la mémoire de la chanteuse. Il y a également un coffret de 10 CD qui vient de sortir, c’est peut-être en train de changer. Tant mieux.