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Edition du 23 avril 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

The Bridge, de l’autre côté de l’Atlantique

Les prochaines aventures de The Bridge continuent, de l’autre côté de l’océan Atlantique, avec deux formations franco-américaines…

The Sync [The Bridge #5] mai 2016

Sylvaine Hélary – flutes, effects
Fred Lonberg-Holm – cello, effects
Ève Risser – piano, prepared piano
Mike Reed – drums

Hélary, Risser, Lonberg-Holm et Reed savent tous comment s’y prendre pour que le chatoyant empiète sur l’inextricable, le spasme sur le dépouillement. Gracieusement et excessivement. Flambant neuf. Flambant, surtout. Car cette sorte de « nouveauté » que se proposent de mettre à l’œuvre et à l’essai Sylvaine Hélary, Ève Risser, Fred Lonberg-Holm et Mike Reed, pour la première fois ensemble, savoure aussi l’érosion, l’action du temps, du soleil, de la pluie, du vent et de la vie intérieure sur la musique, tout ce qui la travaille ou la ronge. Nouveauté peut-être, qu’à cela ne tienne, puisque que l’on pourrait présenter ces quatre musiciens par tous les genres qu’ils sont en mesure d’aborder, et de déborder. Parce qu’ils ont joué, en vrac, sur les scènes françaises ou américaines, et pour réduire injustement leurs biographies à quelques sésames ou faits marquants, avec le convulsif Joe McPhee, avec le gargantuesque Surnatural Orchestra, avec le sidérant Roscoe Mitchell, avec l’énigmatique trio En Corps (en compagnie de Benjamin Duboc et d’Edward Perraud). Le ramage et le plumage des genres, du jazz d’aujourd’hui à la chanson de demain, en passant par la noise et la musique improvisée.

The Bridge #12 à Chicago mai 2016

David Boykin – saxophones
Lionel Garcin – saxophones
Nicole Mitchell – flutes
Christian Pruvost – trumpets
Christophe Rocher – clarinets

Par cinq fois, pour ce douzième Bridge : Nicole Mitchell et ses flèches de flûtes, la lave bulleuse des clarinettes de Christophe Rocher, les saxophones d’avalanche de David Boykin et ceux cascadant de Lionel Garcin, Christian Pruvost et l’hydre de ses trompettes. Ce sera un wind ensemble, une intelligence en essaim, forcément cinq funambules. Ensemble, ils composeront (improviseront) un bouquet froissé de souffles soudainement tempétueux, soudainement encalminés. C’est l’évidence, leurs souffles dessineront autant de roses des vents, leurs instruments à vent seront aussi des boussoles de musique. Il suffira d’un déplacement d’air, de mille et un déplacements d’air. A wind ensemble. Et avec l’air soufflé qui se déplace, avec cette distillation de souffles, un imperceptible déplacement de l’axe du monde, de ses positions, de ses dispositions, de ses orientations. On peut rêver.

Toutes les informations sur le site :
http://wordpress.acrossthebridges.org/fr/