Chronique

Tigran Hamasyan / Yerevan State Chamber Choir

Luys i Luso

Tigran Hamasyan (p), Yerevan State Chamber Choir, Harutyun Topikyan (cond)

Label / Distribution : ECM

S’il fallait « justifier » - non seulement l’édition d’un tel disque - mais encore sa critique dans un magazine voué au jazz dans ses rapports avec la vie de la cité, on pourrait invoquer le geste citoyen (aller à la recherche des musiques religieuses d’Arménie au moment de marquer le centenaire du génocide), mais aussi la dimension relativement « libre » de l’écriture de ces musiques, qui laissent manifestement et depuis longtemps une place à l’improvisation. Pour son premier ECM, Tigran Hamasyan a donc choisi de réaliser enfin un projet qui lui tient à coeur depuis longtemps.

Le résultat de tant de travail - tous ceux qui ont assisté aux concerts qui ont jalonné cette année 2015 [1] le savent - est tout simplement admirable. Jusqu’aux parties chantées en solo, étonnantes de fraîcheur et de liberté, sans oublier les intermèdes pianistiques « improvisés » où l’on retrouve confirmé le talent du jeune pianiste. Le centenaire donnera encore de belles occasions de musiques - je pense aux projets de Claude Tchamitchian - mais celui-ci est en tous points réussi, convaincant - cependant, faut-il convaincre quand il s’agit seulement de faire œuvre d’Art ?

par Philippe Méziat // Publié le 22 novembre 2015

[1Et vont se prolonger encore jusqu’à décembre