Chronique

Victor Michaud

Wunderbar Orchestra

Yoann Loustalot (tp, bugle), Olivier Zanot (as, ss), Victor Michaud (cor, arr.), Etienne de la Sayette (bs, fl), François Chesnel (p), Blaise Chevallier (b), Arnaud Lechantre (dm)

Label / Distribution : Bruit Chic

Victor Michaud joue du cor d’harmonie, également appelé parfois « French horn ». Ils ne sont pas légion à pratiquer cet instrument dans la musique de jazz, mais enfin, on parvient quand même à en réunir quelques-uns quand le besoin se fait sentir, comme pour le « Jus de Bocse » de Médéric Collignon, que j’eus le bonheur de recevoir à Bordeaux, en « prime time » ou presque, avec précisément Victor Michaud dans la section de quatre cors. Les cornistes sont souvent de formation classique, bons lecteurs, et adaptables. Victor possède en plus une qualité rare : le sens de l’improvisation, de l’écriture, et une culture musicale irréfutable, qui lui a fait fréquenter très vite les grands solistes de l’histoire sur l’instrument : de John Graas à Tom Varner en passant par Julius Watkins, David Amram et quelques autres. Un point commun les réunit : leur proximité quasi génétique avec la musique classique, et même, plus précisément, la dimension chambriste de cette musique.

Membre de « Grand Six » - sextet bordelais unique en France qui révéla Yoann Loustalot mais comprenait aussi d’autres excellents instrumentistes - notre corniste propose ici son premier disque avec une formation étoffée, où l’on retrouve évidemment le trompettiste et bugliste, mais aussi (entre autres) François Chesnel au piano, Blaise Chevallier à la contrebasse, et l’excellent Olivier Zanot aux saxophones alto et soprano. J’ai eu le privilège de les entendre en concert lors de la première édition de « Jazz@botanic », et j’ai pris grand plaisir à ces arrangements subtils, à l’humour qui préside à la façon d’aborder la musique et dont témoigne un Night In Tunisia fort divertissant. Il est possible que le disque ne restitue pas toujours la liberté de ton, et l’engagement (toujours discret) dont cette formation est capable, mais c’est souvent le cas des premiers enregistrements. Donc à suivre, et à retrouver en concert, très vite, on le souhaite.