Chronique

Watchdog

Can Of Worms

Anne Quillier (p., Fender Rhodes, Moog), Pierre Horckmans (cl. Bb, alto et basse, effets), Adrian’ Bourget (traitement sonore)

Label / Distribution : Pince Oreilles

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le premier album de Watchdog, You’re Welcome, paru en 2016 et salué par une critique unanime, n’était pas passé inaperçu. Lauréat de Jazz Migration #2, rencontrant un public conquis par la puissance d’une musique innovante, le groupe n’a pas perdu de temps pour nous offrir une suite avec ce Can Of Worms, qui devrait définitivement mettre tout le monde d’accord sur une révélation en plein essor.

Ce duo composé d’Anne Quillier et Pierre Horckmans est en réalité un trio, car l’ingénieur du son « artificier » Adrian’ Bourget participe au processus de création par un traitement du son époustouflant.
Watchdog est unique, et chacune de ses productions l’est aussi, puisque Can Of Worms poursuit le propos entamé avec You’re Welcome en ouvrant réellement une nouvelle page, plus inspirée que jamais. La touche intimiste propre au groupe est toujours là, sublimée par un flot d’émotions et enrichie de nouvelles textures sonores et d’expérimentations habilement menées. La voix d’Anne Quillier se joint aux notes qu’elle joue sur « Beerman in Bremen » et ses interactions avec Pierre Horckmans reflètent par moments une réelle symbiose.

Dix titres qui élargissent l’horizon de notre imaginaire, porteurs d’une puissance insaisissable et de cette beauté qui caractérise le groupe, par une musique riche et épurée à la fois. On rencontre peu de disques au cours desquels aucun morceau n’est de trop ni ne nous donne envie de passer au suivant. Chaque titre est ici la pièce indispensable d’une seule et même œuvre, comme tracée d’un seul jet. Can Of Worms est sans nul doute l’une des plus belles réussites musicales de 2017.