Chronique

Rachelle Ferrell

Individuality (Can I Be Me ?)

Rachelle Ferrell (voc), Jef Lee Johnson (g, b, clav), George Duke (g, clav), Lil’ John Roberts (dms), Lenny Castro (perc), Johnathan Butler (g , voc)

Label / Distribution : Capitol Records / EMI

Parce que l’on doit à Rachelle Ferrell un magnifique deuxième album (Rachelle Ferrell,1992, Somethingelse), il était difficile de ne pas tendre l’oreille vers le troisième, pourtant résolument hors-jazz.

Dans une atmosphère plus proche d’un funk énergique que de la soupe R&B actuelle et de ses clichés vocaux, la cantatrice apporte une fois de plus preuve de sa parfaite maîtrise technique, sans trop s’en faire. Attaques multiples, plongée hallucinante dans les graves, scats humoristiques, cris portés sur plusieurs mesures ou obscurs grognements, Ferrell utilise toute sa voix et occupe sans cesse le devant de la scène sonore. Malgré l’utilisation de boîte à rythmes, de nappes de claviers parfois un peu vieillottes ou d’électronique entrant dans la composition de certaines textures sonores, le son d’ensemble reste résolument chaud et soul à défaut d’être original.

Un orchestre studio qui accompagne une chanteuse sur la base de clichés mélodiques bien ficelés et de formule rythmique qui groove ? Sans doute y a-t-il quelque chose de déjà entendu dans cette recette, mais être soi-même ne signifie pas nécessairement qu’on apporte du neuf à la musique. Comme chacun sait, on n’a pas tous la chance d’être Debussy.