Chronique

Guitaristik

Guitaristik

Hervé Robert (g), Yvonnick Penven (g), Frédéric Guesnier (b), David Houal (d)

Fin juillet 2005, le « Jazz Off » du festival Jazz à Vannes, une terrasse de café, deux guitaristes bop bretteurs bretons… Le duo vend son disque, autoproduit dans le cadre du collectif Jazzconnexion. Ça balance bien, alors pourquoi pas ?

Avec leur duo, Guitaristik, Hervé Robert et Yvonnick Penven tournent dans l’ouest depuis un peu plus de dix ans. Hervé Robert a beaucoup joué avec des musiciens de jazz manouche (dont le groupe Tzardas) avant de revenir à du jazz mainstream aux côtés d’Emmanuel Grimonprez et de Fred Burgazzi. Yvonnick Penven est passé sur les bancs du CIM avec Pierre Cullaz, avant de jouer, entre autres, avec Peter Gritz, David Sauzay… Dans cet album, sur cinq des huit plages, les guitaristes sont accompagnés de Frédéric Guesnier à la contrebasse et de David Houal à la batterie. Ces derniers écument la scène du jazz bretonne à l’instar d’Emmanuel Grimmonprez, de Fred Burgazi ou de Michel Goldberg.

Le répertoire du disque, très « guitariste », se prête bien aux développements bop du quartet ou du duo. Les quatre musiciens interprètent un dynamique « Midnight Voyage » (Joey Calderazzo), l’ultra classique « Groovin’ High » et l’éternel « Body and Soul », puis « Eole Blues », très beau thème de Louis Winsberg, pour finir par le magnifique « Blues for Herb » que la guitariste trop tôt disparue Emily Remler avait écrit pour Herb Ellis. Quant au duo, il brode sur « Onmo » (Kenny Wheeler), « Birds and the Bees », thème d’Attila Zoller que Jim Hall et Pat Metheny ont également enregistré en duo, et « Voyage » (Kenny Barron).

Hervé Robert et Yvonnick Penven ont une approche très voisine de la musique. Leurs solos sont plutôt linéaires (« Onmo »), avec un phrasé staccato (« Groovin’ High ») et un bon balancement, en particulier dans « Eole Blues » et « Blues for Herb ». En accompagnement, ils alternent accords discrets et ligne de basse (« Voyage »), peut-être la touche « bop manouche » du quartet ? La walking bass de Frédéric Guesnier assure la pulsation (« Midnight Voyage », « Eole Blues »). On se prend seulement à regretter que la prise de son ne mette pas plus en relief la contrebasse, dont les solos sonnent étouffés. La batterie de David Houal s’intègre parfaitement dans l’esprit du quartet : régularité, punch et stop-chorus efficaces (« Groovin’ High », « Blues for Herb »).

Simple, enjoué et cohérent…