David Linx/Diederik Wissels meet Fay Claassen/Maria Pia de Vito

Ainsi donc, le titre de cet album pourrait se traduire par « un cœur, trois voix ». On aurait envie de dire trois cœurs, tellement il y a de chaleur sur cet enregistrement.

Dès la première plage, a capella, on est subjugué par la beauté des voix mais aussi de la musique, composée par David Linx. La qualité du son de cet album, optimale, parfaite, rajoute à ce sentiment d’absolue beauté atteinte par l’équipe réunie autour des deux compères Linx et Wissels.

Chaque titre contient sa part de magie et son univers propre. Après un mélancolique et poétique « Sleep Away » dû à l’Italienne Maria Pia De Vito, nous passons à un « Some Days » rythmique, rapide et phrasé tel un rappeur par Linx, servi par un groove rentre-dedans et imparable de la paire Huchard-Wallemme. Plus tard, ce sera « I Will Build Myself A Nation (Biding My Own Time) » qui débute par des chœurs aériens (non sans évoquer certains titres de « Return to Forever » de Chick Corea), s’enchaîne avec un chorus de piano puis par le texte dit par Linx, façon slam (improvisation poétique et rythmique).

Les belles mélodies et les harmonies plus complexes ne cessent de s’enchaîner tout au long du disque, pour la plus grande joie de l’amateur de jazz vocal. Sur cet album règne un équilibre exquis entre les voix et les instruments : jamais de combat ni de rivalité, mais une osmose toujours délicate et raffinée, servie par des arrangements épurés, d’une efficacité désarmante. En tout, quinze titres nous sont offerts, soit près d’une heure de musique, où résonne chaque fois la simplicité de l’évidence.

Last but not least, le contenant est à la hauteur du contenu : la photographie de couverture, par exemple, cadrée sur les bouches, nez et mentons des trois chanteurs est d’une rare sensualité : on aurait envie de croquer dedans ! On touche donc ici à la réussite totale. Diederik Wissels, David Linx et leurs comparses nous ont gâtés, on les en remercie.