Chronique

Acoustic Ladyland

Last Chance Disco

Pet Wareham (s) Tom Cawley (kb) Tom Herbert (b) Seb Rocheford (d)

Label / Distribution : Label Bleu

Avec Last Chance Disco, Acoustic Ladyland annonce la couleur dès les premiers riffs.Ce sera impulsif, nerveux, furieux même et… très rock. Les références sont d’ailleurs flagrantes de par les titres mêmes : « Iggy », « Nico » ou « Ludwig Van Ramone » ne laissent planer aucun doute.

Quoi de plus normal, après tout, pour des jeunes musiciens, anglais de surcroît (et dont trois font partie d’un groupe qui évolue dans la même veine : Polar Bear) que d’être influencés par la pop, le rock et le punk…

Et un peu par le jazz ?
Oui mais celui-ci reste presque anecdotique.
On sent bien poindre çà et là des impros free-jazz débridées, mais la plupart des morceaux, avouons-le, sont écrits comme on écrit du rock.

Si on trouve cela basique et assez primaire au premier abord, on se laisse finalement emporter par ce déluge infernal et cette furie jouissive… La batterie omniprésente est lourde et puissante. La basse n’a pas peur de sonner hard rock. Le sax hésite entre le cri et le hurlement, comme pour imiter la guitare d’Hendrix. Et le Fender Rhodes ajoute la touche électrique et psychédélique qui parachève le tableau.

Les morceaux s’enchaînent sans que jamais le quartet ne relâche la pression. Le groupe tempère bien, de temps à autre, son surplus d’énergie avec des morceaux plus « mélodiques », mais ce n’est que pour mieux relancer la machine. « Trial And Error », à la tension retenue, ou « Deckchair », qui finit par exploser dans le free-rock, possèdent une simplicité de hits potentiels (que ne renieraient pas Franz Ferdinand, PJ Harvey ou The Clash).

Il ne leur manque que des paroles. D’ailleurs, le groupe ne se prive pas de chanter sur un titre (« Perfect Bitch », tout un programme !) comme pour affirmer définitivement son ancrage dans le rock.

Avec « Thing » ou « High Hill Blues », Acoustic Ladyland enfonce encore un peu le clou pour aller vers le punk-rock furieux, voire le trash-metal. Le quartet ne fait pas dans la demi-mesure et assume fermement ses racines.

Bien sûr certains se poseront sans doute l’éternelle question : « Est-ce encore du jazz ? » Mais ce disque à l’énergie débridée se moque des étiquettes et tend à placer le jazz dans son époque.

Un peu comme le fit en son temps le Miles électrique.

Alors, allez savoir où sera le jazz dans dix ans ?