Chronique

Tomassenko

La danse des Komnous

Olivier Thomas (voc) Geoffroy De Masure (tb), Jozef Dumoulin (kb, p), Michel Massot (tu, tb), Etienne Plumer (dm), Eric Thielemans (dm) Jean-Yves Evrard (g), Angélique Wilkie & Anne Van Der Plassche (voc)

Acteur de formation, raconteur d’histoires et chanteur, Olivier Thomas développe depuis plusieurs années - et avec un certain bonheur - un monde particulier qu’il s’est inventé de toutes pièces.

Pour son deuxième album, il s’est à nouveau entouré de quelques belles pointures du jazz. Des jazzmen à l’univers parfois atypique tels que Geoffroy De Masure (Tribu, Octurn…), Michel Massot et Etienne Plumer, que l’on connaît au travers de « Rêve d’élephant » ou de « Trio Grande », ou encore Eric Thielemans (Tous Dehors, Maâk’s Spirit), mais aussi de Jozef Dumoulin, grand bidouilleur que l’on s’arrache de plus en plus, et même au-delà des frontières belges.
Les acteurs sont prêts, le rideau peut se lever.

Le monde de Tomassenko est tout en rêve, onirisme, et imaginaire. Olivier Thomas y chante dans un langage inconnu, fait d’onomatopées, de bruits ou de sons à consonances africaines, latines ou indiennes. A nous d’y entendre ce qu’on veut.

Tirée d’expériences théâtrales, la musique manque parfois d’expressivité intrinsèque. On reste souvent sur le même mode, les mêmes rythmes, les mêmes rimes… les mêmes tics. Un peu lent, un peu fatigué.
Et cela malgré quelques beaux éclats de Jozef Dumoulin (« Anndans »), de belles impros de Michel Massot (« N’ameno ») ou de belles ambiances collectives où les rythmes ont tendance à se réveiller ( « Nodidem Diamala » ).
A d’autres instants, rares, on entre en transe avec le groupe, car telle en est aussi l’intention, quand il joue sur la répétition, rappelant parfois Philip Glass.

Quant aux textes, lorsqu’ils sont compréhensibles ( « Théophile » ou « Inspiration » par exemple, qui sont en français), ils sont écrits sur le mode de la dérision et du désabusement (on pense un peu à Dick Annegarn). Mais il y manque une petite flamme, la petite étincelle qui ranimerait une tension un peu lâche qui rend le disque un peu trop uniforme et du coup parfois longuet.

On en ressort d’ailleurs un peu ramolli - mais est-ce un défaut ? - et l’on se dit qu’on a sans doute tout intérêt à voir Tomassenko sur scène pour vibrer pleinement à l’unisson de son univers.