Michel Houellebecq/Jean-Jacques Birgé

Voilà un bien curieux objet sonore. La rencontre de l’écrivain français le plus controversé des dix dernières années et du très actif Jean-Jacques Birgé, compositeur multimédia - si on doit lui trouver un qualificatif synthétique *.

On retrouve des textes déjà mis en musique sur Présence humaine, fameuse rencontre avec le groupe de rock A.S. Dragon… sauf que ce Ciel d’alternance est en fait antérieur dans sa création (1996). Evidemment l’ambiance n’a rien à voir avec celle des chansons « parlées » du groupe de Bertrand Burgalat, enrobage un peu trop pop et clinquant pour être tout à fait honnête.

Etablissement d’un ciel d’alternance se recentre finalement plus sur la langue et les thèmes chers à Houellebecq, l’exil, le voyage, la traversée, à partir desquels Birgé façonne une forme sonore sans cesse mouvante et toujours pertinente. « Tchernobyl » vient clore le disque, sans paroles, tel un requiem pour notre époque malade.

• Birgé avait déjà enregistré un CD avec Houllebecq en 1996 pour Radio France dans le cadre des « Poétiques » ; par ailleurs, ce n’est pas le premier texte qu’il accompagne : Le K de Dino Buzzati (avec Richard Bohringer) avait été nominé aux Victoires de la Musique. Jeune fille qui tombe… tombe, du même Buzzati (avec Daniel Laloux) était sorti sur le label In situ. Sur la discographie de son collectif Un Drame Musical Instantané on trouve un certain nombre de collaborations texte-musique : Frank Royon Le Mée sur Les Météores de M. Tournier, un opéra-bouffe sur un livret de l’auteur de BD Régis Franc, un texte inédit de Jean Vigo, sans compter les chansons de Crasse-Tignasse traduites de l’allemand par Cavanna, les rencontres avec Colette Magny et Brigitte Fontaine, et toutes celles qu’il a lui-même écrites. Le tout étant disponible en CD.
  
  Le site de Jean-Jacques Birgé et son blog donnent toutes les informations manquantes sur la genèse et le devenir de ce disque. En particulier les chiffres de cette page , qui sont stupéfiants.