Chronique

Diana Krall

The Very Best of…

Label / Distribution : Verve / Universal

La sortie d’un album de la pianiste et chanteuse Diana Krall, fût-ce un Greatest Hits, constitue autant un événement qu’un non événement.

Non-événement car, avec Krall, on a rarement de véritables surprises. Ses cheveux ne sont toujours pas plus décoiffés en fin de concert qu’auparavant, son répertoire est toujours carré, sa voix et ses interprétations quasi parfaites. Tout est clean - trop clean, probablement, d’où cet effet de non-surprise, d’emballage trop lisse, discrètement régulé par un marketing efficace. D’ailleurs, on cherche encore l’émotion et la sensualité dans tout cela.

Pourtant, il faut avoir l’honnêteté de reconnaître que Diana Krall a amené au jazz - fût-il hyper classique - une génération d’auditeurs qui n’y serait probablement jamais arrivée sans les qualités intrinsèques de la diva canadienne. Car elle est terriblement efficace - bousculant parfaitement les tempos, accrochant sans lasser, s’appropriant sans aucune difficulté jolies ballades et morceaux swing teintés de bop, avec en plus cette aisance naturelle confirmant qu’elle est avant tout une grande artiste.

Aussi est-il très agréable d’écouter et de se laisser bercer par son double album, qui présente quelques-uns de ses grands succès (toujours plaisants à entendre), et quelques pièces écrites par son mari, Elvis Costello en personne. Peut-être est-ce d’ailleurs dans ce répertoire moins commercial que Diana est la plus surprenante et prometteuse pour l’avenir du jazz.

Un DVD de clips et de prestations live filmées au domicile de Krall, en compagnie des grands bassistes Chris Mac Bride et John Clayton et du batteur Peter Erskine, comblera ses fans et devrait représenter un cadeau parfait pour toute personne désireuse de passer un bon moment en compagnie d’une pianiste brillante, perfectionniste et charismatique.