Scènes

Festival Yolk aux Disquaires ?

Que signifie cette phrase incompréhensible ?


Si Citizenjazz est partenaire du label collectif Yolk et plus largement du travail de ses musiciens membres, c’est qu’à nos yeux (et oreilles) leurs démarches artistiques sont non seulement utiles et nécessaires à la création et à l’avancée de la coulée de lave du volcan jazz entré en éruption au siècle précédent, mais leurs choix politiques sont les nôtres.

Il suffit de relire l’article d’un des fondateurs de Yolk, Sébastien Boisseau, lorsqu’il parle du contexte dans lequel fut créé ce collectif pour comprendre à quel point nos objectifs convergent.

Oui, il s’agit d’une musique importante qui se doit d’être jouée en public, longtemps, souvent pour que s’opère la magie, celle-la même dont parlent les nostalgiques du temps passé, celle de l’instant improvisé, du dialogue, du questionnement artistique.

Oui, ces musiciens engagés subissent pleinement les effets niveleurs d’une productivité imposée et subie dans le domaine artistique. Et oui, ils se rebiffent et nous les y aidons.

Car ce festival Yolk, donc, qui va réunir en un même lieu (la salle Les Disquaires, dernier rejeton du prolixe Julien Caumer – La Fontaine, le laboratoire de la création, le découvreur de Yaron Herman, etc.) les musiciens membres de ce label, va offrir durant sept jours, à raison de deux formations différentes mais complémentaires, par soir un feu d’artifice musical.

Qui sont-ils ?

Ces musiciens, la plupart primée au Concours de La Défense, qui présentent lors de ce festival leurs propres formations, sont les agitateurs éminents du jazz européens actuel. On les retrouve, notamment, aux côtés du guitariste hongrois Gabor Gado, du batteur Daniel Humair, du saxophoniste Stéphane Payen, ils sont membres de nombreux grands orchestres (Le Gros Cube, Le sacre du tympan, le X’tet, le Caratini Jazz Ensemble…).

La démarche n’est pas innocente. Coproduire un tel événement n’est pas gratuit. L’intérêt de l’équipe des Disquaires pour ce type de manifestation dénote un sens de la curiosité, du risque et surtout une intelligence de la chose artistique. La proposition du collectif Yolk est double : offrir au public un moment de découverte, sur la longueur. C’est un travail de fond, une résidence qui ne dit pas son nom : ici se crée le son « Yolk », venez nombreux ! Une semaine où se croiseront les musiciens, les groupes. Une semaine d’échange et de création. Mais aussi, et pour l’activité du label c’est important, une semaine de visibilité, de communication. Le Label Yolk, ce sont des dizaines de références, qui seront en vente sur place, directement du producteur à l’auditeur, un commerce auditif équitable.

Vendre les disques sur le lieu du concert est l’alternative la plus crédible à la dématérialisation des supports audio. D’une part, mieux que l’écoute distraite d’un extrait de trente seconde, assister au concert est un argument de vente imparable. D’autre part, se passer de distributeurs frileux et de centrales d’achats intransigeantes, permet une relation directe et bon marché. Ce système est déjà mis en place au Pannonica, à Nantes.

Et si ce festival porte fièrement le numéro 1, c’est qu’on peut raisonnablement penser qu’il se reproduira.

YOLK FESTIVAL #1 : Collection printemps-été - du lundi 31 mars au dimanche 6 avril