Chronique

Le Gros Cube vs Katerine

Le Pax

Label / Distribution : Yolk Records

D’Alban Darche et son Gros Cube, on connaît l’art d’orchestrer des cuivres, beaucoup de cuivres et de vents, dans un désordre rangé. Cette pâte sonore, intelligente, obtenue et servie par des musiciens solistes aguerris (la bande de Yolk, en grande partie) sert ici à envelopper le doux délire du chanteur Katerine sur quatre de ses compositions : « Où je vais la nuit », « Chanson des jours bénis », « Copenhague » et l’immense « Jardin botanique ». Ceux qui écoutent en boucle « J’ai 30 ans », « Je vous emmerde », « Le simplet » ou « Poulet n°728 120 » apprécieront le retour feutré de sa voix traînante de dandy. On est loin de « Louxor »…

Ce qui rend d’ailleurs ce disque si surprenant c’est la simplicité de l’assemblage. Comme si c’était évident : Katerine, chanteur de big-band ! Une alchimie nantaise, sûrement. Toujours est-il que les compositions de Geoffroy Tamisier et Alban Darche qui complètent cet ouvrage servent parfaitement tant l’esprit fantasque des textes de Katerine que l’indolence de ses tempi. On retrouve dans cet orchestre quelques jolis soli, Gilles Coronado à la guitare ou Tamisier à la trompette, dans une ambiance nostalgique, notamment sur « Jardin botanique », qui rappelle parfois le Michel Legrand de Jacques Demy.

Ce projet original, tout en douceur, me semble être une expérience à renouveler. Autant on a vu les musiciens de jazz piger pour les chanteurs de variété dans l’anonymat le plus complet, autant on apprécie d’entendre ce chanteur aussi bien mis en valeur.