Afropean Project

La créolisation à la phocéenne se cristallise tout au long des compositions du pianiste Pascal Versini, maître d’œuvre de cet album. Entre le jeu poétique du leader, la trompette incandescente et narquoise de Cleveland Donald (cet Américain installé à Marseille chante également sur sa propre composition) auxquels se joignent une rythmique gorgée de groove à souhait, on entend les échos d’un Abdullah Ibrahim et d’un Hugh Masekela - dont on se doute que les Marseillais ici réunis n’ignorent rien de leur engagement contre l’apartheid. Les incursions afro-beat, agrémentées d’une réverbération subliminale, donneraient presque à croire que ce disque est issu de l’effervescente scène londonienne actuelle. Que nenni ! Il a bel et bien été enregistré au Studio B du pianiste/producteur Lionel Dandine, à Gardanne, entre Marseille et Aix. Un remède contre l’apartheid qui s’avance dans l’Hexagone. « Putain, putain, c’est vachement bien, nous sommes tous des afropéens ! »