Alexandre Thollon

Pour son premier album jazz (cf PS), l’harmoniciste Alexandre Thollon s’est entouré d’une équipe de jeunes musiciens au jeu moderne.

Car c’est bien d’un harmoniciste leader qu’il est question ici ! Thollon possède une grande maîtrise de son instrument, et y allie des qualités d’improvisateur fin et nuancé. Dès le premier morceau, on est à l’aise avec cet instrument assez peu répandu dans le monde du jazz. Sans fioritures, efficace et direct, Thollon donne tout ! Ses chorus en témoignent.

Dynamique, le groupe ne mâche pas ses mots et ses membres jouent en totale osmose. Bref, on ne s’ennuie pas. Thollon nous fait naviguer dans des climats variés, plutôt jazz (funk, latin, blues, jazz rock), en s’appuyant sur ses compositions joyeuses ou mystérieuses, ciselées et futées.

Grâce à la rythmique, les ambiances essentiellement funky et jazz apportent un fil conducteur harmonieux. A cela s’ajoute la guitare de Nicholas Horton, qui se pare de sonorités appropriées au style de chaque pièce. La guitare et le piano proposent un contrepoint sonore au son aigu de l’harmonica quand ils doublent les lignes mélodiques de Thollon et l’accompagnent sur ses chorus.

Les soli de Nicholas Horton sont justes et limpides. On reprochera au pianiste (Stephan Horton) son côté un peu mélo par rapport à l’ambiance globale du groupe, notamment sur la ballade mélancolique et étrange qui donne son titre à l’album.

Cette œuvre surprend tant la musique est concrète et construite. En fait, on a le sentiment que le groupe s’est donné à fond. On retrouve ici le meilleur de chacun et la volonté de s’exprimer sur toute une variété de styles musicaux. Le tout est de très bonne facture pour un premier album, et de bon augure pour la suite.

Message personnel à Alexandre Thollon (comprendront ceux qui écouteront « The Gate ») : Non, M. Thollon, nous ne sommes pas fait avoir !
Loin de là…