André Villéger, Alain Jean-Marie

Deux funambules sur des ondes d’épure. Entre le vénérable saxophoniste ténor André Villéger et le nom moins patrimonial pianiste Alain Jean-Marie, ce sont de douces danses qui se tissent, dans une science orchestrale aux parfums ellingtoniens. Aux rivages du grand âge, ces deux musiciens n’ont plus rien à prouver si ce n’est un indéfectible amour de ce jazz qui les lie, entre eux et à nous, depuis plusieurs décennies. Les compositions du saxophoniste n’ont pas à pâlir de quelque comparaison que ce soit à côté du florilège des standards interprétés (Duke Ellington, Hank Jones, McCoy Tyner). Leurs titres sont autant de savoureux clins d’œil à la carrière de Villéger, qu’elle soit réelle (« Monsieur Henri », une révérence à Henri Salvador qu’il accompagna pendant ses dernières tournées) ou fantasmée (« Self Portrait Of The Bean », un hommage à Coleman Hawkins, référence ultime pour tout saxophone ténor qui se respecte). Des échanges au-delà du temps, qu’il soit swing ou biologique, ou bien sûr les deux dans le cas de ce duo.