Chronique

Andy Sheppard quartet

Romaria

Andy Sheppard (ss, ts), Eivind Aarset (g), Michel Benita (cb), Sebastian Rochford (d)

Label / Distribution : ECM

Il est des albums qui sont de véritables perles, d’une telle succulence qu’on les écoute et ré-écoute sans ressentir, ne serait-ce qu’une demi seconde, de lassitude. Romaria, dernier né d’Andy Sheppard, est de cette trempe. On y éprouve un émerveillement peu commun et, au risque de friser l’admiration béate, on dira sans autre détour que c’est délicieux.

Tout est en effet exquis dans cet album, à commencer par le titre éponyme. « Romaria », composition de Renato Teixeira et seule reprise de l’album, y est sublimée. Non que la version du chanteur brésilien soit tiède, mais l’inspiration qu’elle suscite chez le saxophoniste britannique est hors du commun. A l’instar de l’ensemble des huit pistes, tout y est susurré et Sheppard nous propose in fine une suite enchanteresse de doux balbutiements.

On soulignera volontiers que ce n’est pas la première fois qu’Andy Sheppard livre un superbe album et on rappellera Surrounded by Sea de 2015 en spécifiant que le line-up est identique. On ajoutera que Michel Benita, Sebastian Rochford – tous les deux membres avec Sheppard du trio Libero – et Eivind Aarset, guitariste aussi discret qu’inspiré, modèlent la texture épurée de ce disque. Aucune scorie ici, pas de superflu, pas de m’as-tu-vu. Le quartet touche à l’essence et on ne sera pas excessif en disant qu’il s’agit tout simplement d’une ode à la Beauté.