Chronique

Ari Hoenig

Lines of Oppression

Ari Hoenig (d), Tigran Hamasyan (p), Gilad Hekselman (g), Orlando Le Fleming et Chris Tordini (d)

Label / Distribution : Naive

Album indispensable pour les amateurs de bonnes musiques et de bonnes surprises.

L’équipe réunie autour du batteur et leader Hoenig propose un ensemble de pièces de facture assez classique, équilibrées et chantantes. Le son d’ensemble, fait de cordes et de percussions, est métallique et bondissant. Le couple Hoenig /Hamasyan se livre une bataille sévère sur le terrain de l’inventivité, de la virtuosité, de la générosité. Les thèmes sont signés du batteur, sauf un écrit par le pianiste et quelques standards joliment revisités (« Rhythm-A-Ning » et « How High The Moon »).

Mais la perle, le joyau, se trouve au milieu de cet écrin : le standard « Moanin’ » de Bobby Timmons. On en connaît des versions énergiques à introductions martiales et clinquantes de cuivres. Ici, on touche à la grâce. L’introduction est jouée aux mailloches sur les toms par Hoenig. Ainsi accordées et tendues les peaux offrent une sonorité étrange, à la fois aérienne et boisée. L’énergie démonstrative de ce thème est alors absorbée par le feutre de mailloches et c’est une toute autre tension, une toute autre beauté qui s’en dégage. La suite du morceau, notamment le chorus d’Hamasyan, ne fait que tirer parti de cette fragilité tendue. Une perle, donc. Et une très bonne raison d’écouter ce disque.