Chronique

Bigre !

Tumulte

Félicien Bouchot (dir), Célia Kaméni (voc), divers musiciens détaillés sur la jaquette

Label / Distribution : Inouïe Distribution

Comme une canicule qui t’emballe… Le big band latin « et plus si affinités » (ça lorgne aussi vers le métal et le balkanique), dirigé par Félicien Bouchot, a convoqué la sublime (what else) Célia Kaméni pour un ouragan tropical aux accents européens. L’érotisme de la voix de la chanteuse, compagnonne de route d’un autre grand orchestre, l’Amazing Keystone Big Band (on retrouve Jon Boutellier et Bastien Ballaz, les leaders de ce dernier, aux arrangements), fait monter la température dès le premier morceau, sur une clave légère et fondante à souhait.

Des traits d’orchestre tantôt délicats, tantôt puissants, soulignés par deux guitares qui alternent arpèges subtils et quête de saturation, avec une rythmique volcanique (trois percussionnistes en plus du batteur)… mais quels démons habitent cet ensemble ? Peut-être une quête de gillespiana  : l’afro-cubain « Demain » avec son introduction trompette-percussions aurait pu être signé par Dizzy lui-même ! Ou encore ce trombone basse qui accentue la profondeur des vents. Et puis il y a ces textes en français, qui lorgnent vers l’absurde (deux d’entre eux sont signés Loïc Lantoine, chantre d’une poétique décalée), parfaitement intégrés dans le propos d’ensemble. Redoutable.