Bill Frisell

Depuis « Before we were born », Frisell n’a de cesse d’élargir sa palette chromatique. Loin de toute dérive free, Frisell s’attache à tous les courants, à toutes les couleurs de l’amérique : Blues, Blue Grass, Country, Folk. Grâce à deux maîtres mots : tonalité et harmonie, Frisell atteint l’universel, apparemment sans effort, tout en gradations. Parfait sujet pour un Edward Hopper, la couverture symbolise à elle seule l’intérêt de Frisell pour l’amérique des grands espaces solitaires propices à l’errance. « Ghost Town », album solo intimiste sorti en 2000 participait de ce même désir d’espace, exprimé par de larges open tone. Sur Blues dream, Greg Leiz libère de nouveaux espaces grâce au slide et la section cuivre épand couleurs diffuses et modales.

Bien installé chez Nonesuch – Blues Dream est son quatorzième album pour le label - Bill Frisell marche ici sur la trace des grands arrangeurs, simplifiant l’architecture pour jouer sur les timbres.