Bill Frisell

Avec une carrière phénoménale faite de plus de quarante albums en tant que leader et des collaborations innombrables, Bill Frisell est un monument du jazz, un de ces musiciens dont le parcours participe de l’histoire de la musique contemporaine.

Son dernier disque est, dans la lignée des précédents, façonné d’une sorte de folk western réinventé mâtiné d’une nonchalance poétique. On trouve d’ailleurs sur When You Wish Upon A Star « Tales From the Far Side », un morceau écrit pour le dessin animé éponyme de Gary Larson. La composition, faite de créatures étranges, d’humour noir et d’ironie macabre, comme en témoigne le crissant chorus à la guitare, était déjà sortie en 1996 sur Quartet, un album consacré pour dix des treize pistes à des films. Que « Tales From the Far Side » apparaisse sur ce nouveau projet n’est pas une excentricité car toutes les pistes de When You Wish Upon a Star sont des musiques de films. D’ailleurs, le morceau qui a donné son titre au disque est une reprise de la composition de Leigh Harline et Ned Washington pour l’adaptation de Pinocchio par Walt Disney et on trouve, parmi les seize opus, trois compositions d’Ennio Morricone toutes issues de Once Upon A Time In The West.

Mais, au-delà des références cinématographiques, il s’agit d’un magnifique album pour lequel le guitariste a choisi, une fois encore, la configuration en quartet avec notamment le violoniste Eyving Kang. Le choix depuis les années 1990 d’intégrer ce musicien contribue, à l’évidence, à donner ce cachet Middle West si spécifique à la musique de Bill Frisell. A la batterie et aux percussions, Rudy Royston qui avait déjà enregistré pour Beautiful Dreamer et Big Sur, et pour compléter la paire rythmique Thomas Morgan, bassiste new-yorkais qui a pris la succession de Tony Scherr. Le quartet s’augmente de la chanteuse Petra Haden, qui avait signé en 2005 un duo avec Bill Frisell et intervient ici sur plusieurs morceaux, dont un époustouflant « Moon River », composition célébrissime d’Henri Mancini et Johnny Mercer pour le film Diamants sur Canapé. L’album se clôt avec « Happy Trails To You, Until We Meet Again ». Un message auquel on a envie de répondre « avec plaisir, Monsieur Frisell ».