Boolvar

Le label Gigantonium nous a habitués, depuis trois ans qu’il existe, à nous emmener dans divers détours et à faire fi des convenances stylistiques. À force de passer par les rues transverses, il n’est guère étonnant de débarquer sur le Boulevard, et que celui-ci soit particulièrement agité. Il ne faut pas grand monde pour rendre fou un Boolvar, surtout si celui-ci est une saignée routière pas loin de la Place Barbès. Le Boulevard de la Chapelle ne nécessite qu’une flûtiste turbulente, adepte des contorsions électroniques, et un batteur rugueux et volubile pour densifier le trafic. La première, c’est Delphine Joussein et elle fait merveille dans « Your Beautiful Planet » où l’on peine à rester stoïque. Le second c’est Sheik Anorak, qui de son poste avancé suédois nourrit depuis des années les itinéraires-bis des musiques underground. Boolvar est un manifeste krautrock du XXIe siècle, suffisamment hors du temps pour distiller une énergie psychotrope et de guingois. Jolie parenthèse.