Megan Jowett, violoniste et altiste éclectique, navigue entre musiques improvisées et ensembles chambristes. James Banner, Britannique basé à Berlin, promène sa basse dans le jazz, les improvisations et les créations contemporaines. Lorsque les deux se réunissent, ils deviennent Borage, laboratoire de musiques rugueuses et chercheuses.
Après un premier album autoproduit en 2023, Transitory, après tournées et concerts à travers l’Europe, ils ont sorti fin 2024 leur deuxième disque, Dressage.
À première écoute, rien qui vienne bouleverser l’univers du duo ; mais à l’intérieur de cette constance, une multitude de variations se déploie, l’approche est renouvelée. Le disque mélange enregistrements live, enregistrements dans le studio personnel du groupe, captures sonores faites par téléphone (le nom d’un titre, au passage), le tout parfois retripatouillé et passé au tamis de machines diverses.
La création fonctionne par tâtonnements, dans un rapport à la musique très physique, matériel, palpable, qui tient peut-être davantage de la sculpture (on ajoute de la matière, on en retranche, on ajuste ici, on remplit là) que de la composition traditionnelle.
Cette manière de faire ou, plus précisément, de façonner la musique, ne craint pas de provoquer une forme d’inconfort s’il instaure une tension qui maintient l’attention et permet de saisir les détails.
Le geste du musicien compte là au moins autant que le résultat, toujours mouvant, qu’il produit : un drôle d’objet sonore qui vit, avec ses souffles audibles, où musique et musiciens, sonorement, ne font qu’un.

