Chronique

Brass Danse Orchestra

La Danse du temps

Didier Ithursarry (acc) ; Jean-Louis Pommier (tb) ; Geoffroy Tamisier (tp) ; Francois Thuillier (tu)

Label / Distribution : Yolk Records

Certains retours sentent la naphtaline, d’autres apportent avec eux, en plus du parfum des souvenirs joyeux, des odeurs de fêtes populaires. Un peu plus de dix ans après La Danse du souffle, le Brass Danse Orchestra revient, fringant, les cuivres qui rutilent, pleins d’un souffle joyeux.

Émouvante et sincère déclaration d’amour à la danse, à la musique populaire, comme aux temps paléo-jazzistiques de la fanfare qui sait faire gigoter les corps sans délaisser les cerveaux des auditeurs exigeants. De la musique pour gens qui ont des jambes et n’ont pas peur de s’en servir.

Entre reprises de standards de la piste – de « Tico Tico » à la disco des Bee Gees – se déploient des compositions originales, labyrinthes joyeux où l’on se perd sans se plaindre. C’est sinueux mais limpide, complexe mais évident.

Articulé sur une structure de mini-fanfare, le quartet nous offre une musique qui se joue debout, les pas accompagnant les notes dans un idiome comprenant aussi bien la langue de Nino Rota que celle de Grachan Moncur III.

François Thuillier au tuba trace le sillon rythmique en assumant les lignes de basse. Au-dessus, le trombone de Jean-Louis Pommier et la trompette de Geoffroy Tamisier entonnent des chants entraînants, habillés par l’accordéon de Didier Ithursarry, tisseur d’harmonies élégantes pour briller, chatoyer sur la piste et sous les boules à facettes des clubs et des fêtes de rues.

Le disque rêvé en temps caniculaires, qui s’apprécie comme un vent frais et ravira les mélomanes pas fâchés avec les balades au bal.

par Aymeric Morillon // Publié le 29 juin 2025
P.-S. :