Chronique

Bululú

Un Venezuela imaginaire

Emmanuelle Saby (cl, voc, cuatro), Jean-Paul Autin (ts), Olivier Bost (tb), Guillaume Grenard (tp, b, fh, fx), Yuko Oshima (dms, perc)

Label / Distribution : ARFI

S’il fallait trouver une définition à cette notion de folklore imaginaire qui traverse nos musiques, le nouveau disque de l’ARFI, avec quelques-uns de ses plus éminents représentants, en serait une bonne démonstration. Bululú veut dire « brouhaha » dans l’argot vénézuélien. Le bruit de la rue, le bruit du monde du travail (remarquable « Cantos de Trabajo », traditionnel arrangé par le tromboniste Olivier Bost), le bruit de la vie. Le folklore vénézuélien est largement méconnu en Europe. Le point de départ de ce projet en quintet à majorité de soufflants (seule la batteuse de Donkey Monkey, Yuko Oshima, règle le chœur des bois et cuivres), c’est d’amoureusement portraiturer toutes les influences multiples d’un pays-carrefour. Avec cette nécessaire subjectivité où se mélangent les approches narratives et stylistiques de musiciens qui usent de nombreuses couleurs pour raviver l’image et la rendre absolument unique.

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C’est ainsi qu’au magnifique « Canto de Lavanderas » ouvert par le lyrisme de Jean-Paul Autin auquel s’ajoute rapidement Guillaume Grenard, répond « Equilibrio » écrit par la clarinettiste – également chanteuse sur cet album - Emmanuelle Saby. Une lecture très arfienne du vals, danse issue de la valse européenne dont la rythmique singulière est soulignée par le cuatro, guitare traditionnelle à quatre cordes. Là réside toute la magie de l’ARFI : cette capacité à interpréter et à faire ressentir des lieux, des odeurs, et forcément des voix et des instants collectifs qui seraient peut-être moins saillants dans une lecture strictement traditionnelle issue de collectages. Emmanuelle Saby connaît bien le Venezuela, et elle s’imprègne de ses rencontres et de ses voyages pour nous en offrir une lecture personnelle et ouverte. Elle aime ce pays, indubitablement ; elle le chante avec beaucoup de profondeur et d’apaisement et nous permet d’imaginer des paysages par-dessus son épaule.

Lorsque sur « Mi Merengue » les soufflants nous invitent à déconstruire la danse nationale sur une composition de Luis Laguna et à le transformer en un hymne au mouvement où s’illustrent particulièrement Autin et Oshima, il nous semble être familier du pays et de sa culture. On se sent chez soi dans ce Bululú plein de poésie. Sa vision kaléidoscopique permet tous les voyages immobiles, et c’est ainsi qu’on se retrouve aux côtés des indiens Waraos au Delta de l’Orénoque. Arrangé par Olivier Bost, « Warao » a d’abord des allures fanfaronnes avant de défricher des espaces plus abstraits, laissant à Guillaume Grenard le loisir, comme dans le joyeux « La Ruperta », de distiller quelques brisures électroniques. Plus loin, nous irons ramasser le café dans le turbulent « Faena Yojo » où les peaux de Yuko Oshima suggèrent que le chant de lutte n’est jamais loin, tout comme la nostalgie et le spleen, incarnés dans « María María ». Bululú est une belle invitation au voyage qui souligne la beauté vivace de deux folklores florissants, celui du Venezuela et celui de l’ARFI.