Chronique

Célia Forestier Komorebi

Go.

Célia Forestier (voc), François Forestier (g), Bruno Ducret (cello), Vincent Girard (b), Remy Kaprielian (dms)

Label / Distribution : Inouïe Distribution

Go. débute par une éruption sonore et entre dans le vif du sujet avec « Bolt From the Blue », morceau protéiforme, sinueux, dans lequel l’originalité du disque frappe immédiatement. La formation, qui comprend voix, violoncelle, contrebasse, guitare et batterie - c’est loin de tomber sous le sens -, parvient rapidement à capter l’attention avec des compositions inspirées et une interprétation maîtrisée.

Ancré dans le jazz vocal, le chant de Célia Forestier est ici soumis à l’épreuve de sentiers ardus, qu’elle traverse cependant avec une aisance peu commune, prêtant sa voix au jeu des courbes que dessinent les instruments à cordes. Entre musique de chambre, jazz et pop, les rythmes de Remy Kaprielian soutiennent une déclinaison de cordes, parfois dans des envolées aussi risquées que réussies. Mais le batteur sait lui aussi produire des mélodies, notamment sur un titre comme « Stella ». Le disque regorge d’idées inspirées d’où s’élèvent des effluves improvisés, tout en subtilité.

Paré d’une certaine élégance, jamais hautaine, l’album emprunte de nombreuses directions, parfois simultanément. La musique est pleinement contemporaine, et parvient à installer des ambiances pour les dissoudre immédiatement lors de virages à 90 degrés, pour nous surprendre, toujours agréablement. Célia Forestier aime la musique qui produit des images, et la musique de Go. en permet une multitude.