Lent @ POL’n, Nantes

Comme d’habitude avec les projets issus du Tricollectif, la dimension n’est jamais seulement musicale. Ici, en plus des textes de Robin Mercier que Boris Vian n’aurait sûrement pas reniés (oui, je soupçonne Robin Mercier d’être le fils caché de Boris Vian), le groupe se fait décorer la galette par l’artiste rococo Charlie Mars, spécialiste de l’animation, avec des couleurs vives.
Le clip que nous avons présenté en exclusivité donne une très bonne idée des propos de Lent.

Bien sûr, ici à POL’n, ce n’est pas le public des grands soirs et Lent est encore un secret trop bien gardé, mais les personnes présentes ont pu écouter avec toute la concentration nécessaire les allégoriques fanfaronnades du groupe. L’énergie très rock de la rythmique Valentin Ceccaldi (basse électrique), Guillaume Aknine (guitare électrique) et Florian Satche (batterie et cailloux) accompagne avec véhémence l’absurde discours de Robin Mercier. Au fond, avec des instruments qu’il programme, fabrique, invente (il est aussi l’ingénieur du son du disque) le placide Matthieu Metzger, au saxophone (il remplace Gabriel Lemaire qui jouait sur le premier disque Croix-bâtons) et autres bizarreries, fait mine de garder son sérieux.
On dirait un mini-Orchestre du Tricot, capable de raconter des histoires invraisemblables mais en proposant une musique des plus poétiques avec une acuité dans l’écriture et les arrangements qui ne laisse rien au hasard.
Le disque Au Galop sort ce mois-ci (une version vinyle est en cours de fabrication) et avec ses neuf pistes vient s’inscrire dans la continuité du premier.
Il n’y a pas beaucoup, aujourd’hui, de groupes en mesure de proposer une telle esthétique à texte décalée (Robin Mercier est un clameur de texte, pas un chanteur) avec une telle profondeur musicale et un sens de l’humour aussi affuté. Une chose est sûre : ce groupe creuse un sillon bien particulier, le sien, et ne s’en laisse pas conter.
Ne passez pas à côté. Faites vite, c’est Lent !