Saxophoniste américain, réputé pour ses collaborations avec Tim Berne (à écouter : le récent Broken Shadows récemment chez Intakt), Jim Black (Alas No Axis) ou encore au sein de la formation Human Feels, Chris Speed est également clarinettiste. Ici en solo sur cet instrument, il nous propose un ensemble de titres qui permettent de saisir l’intégralité de son style et, notamment, la fluidité de son phrasé à la fois virtuose et d’une précision notable, ainsi qu’un son d’une belle pureté (particulièrement dans les basses).
A partir de thèmes signés Ornette Coleman, Eric Dolphy, Julius Hemphill, John Coltrane (sa version solitaire de Sun Ship vaut le détour) ou Paul Motian, ainsi que d’autres de sa main qui le situent dans le prolongement d’une modernité qu’il entend bien s’approprier pour en donner une version personnelle, Speed laisse chanter sa clarinette dans une grande variété de climats, des plus immédiats (l’irrésistible traditionnel mexicain « La Rosita Arribeña ») aux plus ouverts. En faisant valoir sa sensibilité dans un tel exercice de mise à nu, il va à l’essentiel d’une musicalité qui est, à la fois, la sienne et celle de toute une histoire de la musique de jazz.