Chronique

Cinematic Orchestra

Everyday

Label / Distribution : Ninja Tunes / Pias

Attention OVNI !

On était impatient d’écouter le nouvel opus de Jason Swinscoe (initiateur et chef d’orchestre de Cinematic). En effet, outre une impressionnante série de remixes, on était sans nouvelles de l’artiste depuis Motion (1999). Véritable pavé dans la mare (musicale), ce premier album paru chez la très prolifique maison-mère Ninja Tune, se voulait l’œuvre d’un musicien discret et éclairé.

Rappel des faits.

Après avoir officié sur l’une des nombreuses radios pirates londoniennes (Heart FM) dans les années 1994/95, J. Swinscoe commence à mixer dans différents clubs de la capitale britannique. Parcours on ne peut plus classique pour un DJ, certes. Seulement voilà, à l’heure où ceux-ci se multiplient à vitesse grand V, Swinscoe lui, est à la recherche d’un son nouveau, d’une alchimie parfaite. Une musique capable de combiner la puissance et le feeling du jazz moderne des années 60, les atmosphères planantes et sombres de bandes originales de films, et enfin les innovations contemporaines liées à la culture du sampling (dont il est l’un des plus éminents représentants).

Après deux années passées dans son laboratoire, il trouve la réponse en produisant un 5 titres (au studio Blows Yard à Londres) qui mélange samples, boucles en tous genres et instrumentation live. En véritable visionnaire, il avait trouvé LA formule magique qui allait faire le bonheur de nombre de DJ et autres producteurs en manque d’inspiration…

Le succès ne se fait pas attendre pour cet ancien employé de chez Ninja. Everyday (deuxième album en date), est une douce et lente invitation au voyage. On y trouve certains musiciens déjà présents sur Motion, (le très inspiré Tom Chant au sax soprano ou encore Phil France à la basse, également impliqué dans le processus de composition). Le rideau s’ouvre sur un paysage onirique (intro de harpe oblige) avec le généreux All That You Give. Tout y passe, des riffs de cuivres au solo de Rhodes (Burnout), ainsi que de grosses lignes de basses (Flite). A noter la présence de Fontella Bass, chanteuse du légendaire Art Ensemble Of Chicago (Evolution) et de Roots Manuva, chef de file du hip hop britannique (All Things Come To All Men). Très influencé par l’ aspect visuel, voire cinématique de la musique, certains titres ont été spécialement composés pour accompagner la projection de films (Man With A Movie Camera, Evolution).

Fin du scénario.

Pour tous les cinematic-addicts, « Everyday » est déjà un classique à ranger quelque part entre Lalo Shiffrin, Wayne Shorter et Gilles Peterson. En définitive, un artiste à suivre de près…