Clélya Abraham

Née en 1994 dans une famille de musiciens, Clélya Abraham a développé un attrait naturel pour la musique. Son premier album La Source, en 2022, était traversé par des influences créoles qui subsistent dans ce nouvel enregistrement Atacama. De nombreux effets sonores viennent enrichir la palette de couleurs proposée par cette artiste qui passe aisément du chant au piano.

« Orion » démontre la parfaite entente du quartet qui exprime une joie communicative. Le guitariste Kévin Lazakis plonge dans les rythmes de la jeune batteuse Ananda Brandaõ, lauréate avec Nina Gat du prix René Urtreger 2024. La musique est traversée par diverses influences, le jazz faisant le lien entre les Antilles et la musique classique européenne. Le contrebassiste Samuel F’Hima soutient ses partenaires avec dextérité, son intervention remarquable dans « Péyi » propulse le groupe enrichi par la présence de Lionel Loueke dans un bouillonnement polyrythmique. Clélya Abraham fait sonner son piano avec clarté sans jamais se départir de progressions d’accords inventives. Elle installe un climat poétique par l’apport de lignes mélodiques lumineuses dans « Mystique ». En complémentarité de son jeu pianistique, elle étoffe l’album avec son chant velouté, les paroles scandées sur l’air folk de « I Keep Moving » visent l’introspection.

Animé par la contemplation, Atacama tire son nom du désert chilien d’où le ciel est le plus facilement observable. Le macrocosme ne se dissocie pas pour autant du microcosme, Clélya Abraham explore habilement le subconscient. L’intimité qui se dégage de sa voix dans le poème « Espérance » épouse magiquement la guitare de Kévin Lazakis et offre une superbe conclusion à cet album.