Connie Han

La pianiste californienne Connie Han commet un troisième album aux effluves capiteux. Telle une prêtresse sumérienne, elle ravive la flamme du culte de la déesse Inanna, une figure mythologique de la Mésopotamie antique. Entre grooves kaléidoscopiques et pulsations libidineuses, désir de vie et pulsion de mort, elle déploie un talent certain au piano, qui n’est pas sans rappeler la passion mélancolique d’un Chick Corea (dont elle reprend un titre) ou la préciosité narquoise d’un Ahmad Jamal.

Elle a confié au producteur et batteur Bill Wysaske le soin de proposer des compositions enjouées, préférant, pour sa part, se concentrer sur le côté obscur de la déesse que, quelque part, elle cherche à réincarner. Entourée d’une belle palette de musiciens, dont l’immense John Patitucci à la contrebasse, elle reconstitue un récit épique avec fougue et sensualité. Même si l’ensemble peut sembler parfois un peu trop produit, la démarche artistique n’en reste pas moins convaincante.