Scènes

Corneloup trio + Rudd/Jordan

Un concert Banlieues Bleues.


Banlieues Bleues
Espace 1789, Saint-Ouen, le samedi 3 mars 2001.

Première partie : François Corneloup (sax baryton, ss), Claude Tchamitchian (b), Eric Echampard (d).

Deuxième partie : Roswell Rudd et son Broad Strokes Band, avec en invitée spéciale Sheila Jordan : Rudd (tb, direction), Josh Roseman (tb), Steve Swell (tb), Greg Glassman (tpt), Harvey Kaiser (ts), David Winograd (tuba), Matthew Finck (g), Ken Filiano (b), Lou Grassi (d), Sheila Jordan (voix), Steve Riddick (voix).

Le trio de François Corneloup a ouvert les festivités. Un concert-fleuve qui voit le trio passer par un nombre d’atmosphères différentes, du
frénétiquement rhythmé à de l’improvisation minimaliste à la limite de
l’audible. Malgré des longueurs, une performance concentrée et sincère par des musiciens talentueux.

Ensuite, Roswell Rudd et son Broad Strokes Band. Rudd se fait épauler par deux tromboniste piliers de la scène new-yorkaise, Josh Roseman and Steve Swell, plus trompette, tuba, sax, guitare, contrebasse et batterie. Et des chanteurs !

Avec des arrangements simples, Rudd présente des morceaux de Herbie Nichols, d’Elvis Costello et de lui-même. Son jeu de trombone est romantique, franc, pas virtuose pour un rond mais on s’en moque tant il est un musicien et « entertainer » charmant et authentique.

Steve Riddick, chanteur blues/gospel, se joint à l’orchestre le temps de deux morceaux. Mais les points forts du concert viennent avec Sheila Jordan, chanteuse essentielle et trop méconnue. Après une chanson extraite d’un oeuvre de Rudd intitulé « Mysteries of the Light » - planant, serein - Jordan et Rudd chantent ensemble « Suh Blah Blah Buh Sibi », aux paroles dépourvues de sens, qu’ils ont d’abord enregistré dans un album mythique, « Flexible Flyer », il y a plus d’un quart de siècle. Humour, intelligence, complicité, c’est un régal.

Suit un morceau afro-caribéen chanté principalement par Riddick. Et, pour le rappel, « I Got Rhythm » : Sheila Jordan chantent les paroles, puis le thème d’« Anthropology » de Charlie Parker, puis les paroles de « Rhythm’n a-Ning » de Monk. Somme toute, un concert d’une rare chaleur.