Chronique

Dave Douglas

Marching Music

Dave Douglas (tp), Rafiq Bhatia (g), Melvin Gibbs (b), Sim Cain (d)

Label / Distribution : Greenleaf Music

Bien entendu le nom de Dave Douglas sonne merveilleusement aux oreilles des mélomanes les plus avisés. Que ce soit avec John Zorn ou sur ses propres projets, impossible de passer à côté du trompettiste new-yorkais. Marching Music, qu’il réalise ici en compagnie de Rafiq Bhatia, Melvin Gibbs et Sim Cain, confirme sa place essentielle dans les productions jazzistiques contemporaines.

L’album contient quelques effets brutaux, de fer, de rock. « Parables », incipit de l’album, en témoigne. C’est cash, irascible, sanguin. La guitare saturée, la basse et la batterie qui percutent comme une machine, tout ça donne le ton. Bienvenue en territoire de colère. Sons industriels, froids comme l’acier, implacables : le décor est posé. Les phrases de Dave Douglas sont également de cette trempe. « Ten to Midnight » qui suit est plus apaisé. Plus mélodique, pourrait-on dire. Reste que le fond est constitué de ce même matériau dur et puissant. « Whose Streets », « Fair Fight » et toutes les compositions qui suivent – jusqu’à « Persistent Hats » qui clôt l’album – sont faits du même bois. Même « Safe Space » qui est une ballade. Il y a quelque chose de franchement herculéen dans ce disque qu’on conseillera à toutes les oreilles, qu’elles soient exercées à ce type de brutalité ou à peine déflorées.

par Gilles Gaujarengues // Publié le 17 janvier 2021
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