Défendons France Musique !

Communiqué de La Société des Producteurs de France Musique :

Alors que Radio France connaît l’une des périodes les plus sombres de son histoire, France Musique est aujourd’hui explicitement menacée.

« Ces dernières semaines en effet, sous prétexte de résoudre le déficit du groupe, le Président Mathieu Gallet a envisagé pour elle les solutions les plus extrêmes : fusion avec FIP, transformation en webradio ou en flux musical aseptisé, suppression du réseau hertzien, fermeture pure et simple. Pourtant, cette antenne unique au monde depuis ses origines apporte la musique à tous, et ce jusque dans les communes les plus isolées. Conformément à sa mission, « informer, éduquer, distraire », elle offre un rayonnement national aux activités musicales en région, permettant à l’argent public de trouver une nouvelle valorisation. Mission à la fois belle et difficile, tant les préjugés ont la vie dure : ainsi de sempiternels reproches resurgissent régulièrement, ignorants des mutations vécues par l’antenne ces dernières années.

Le temps de parole ? Il est en moyenne de 6 minutes par heure en-dehors des magazines. La musicologie ? Il n’y en a plus, les dernières émissions relevant strictement de ce modèle ayant été supprimées cette saison. La diversité des répertoires ? La diversité, c’est l’ADN de France Musique, vecteur d’expressions musicales rares qui n’ont pas leur place sur les radios commerciales. Le ton ? Il suffit de nous écouter pour constater combien il a évolué. Sa faible audience ? Elle progresse constamment, avec près d’un million d’auditeurs. Le coût ? France Musique apparaît justement dans le dernier rapport de la Cour des Comptes comme le bon élève de la rigueur à Radio France, son budget ayant été maîtrisé au prix de rudes efforts : le nombre de producteurs a ainsi été réduit de moitié en 5 ans, et sa masse salariale ne représente que 3 millions d’euros annuels.

Alors que l’antenne a profondément évolué, qu’elle a su s’adapter dans ses contenus comme dans ses moyens, alors qu’elle est souvent empêchée de remplir la totalité de ses fonctions par des mesures d’économies toujours plus sévères, on ne peut que s’étonner d’un tel acharnement. Loin des clichés et des a priori, il est temps de donner réellement à France Musique la possibilité de remplir sa mission : partager la musique avec passion. Les auditeurs bien sûr, mélomanes ou grand public, mais aussi les musiciens, la création, les festivals, le monde musical dans toute sa diversité comptent sur nous : soyons à la hauteur des enjeux qui se profilent pour la culture, défendons France Musique ! »