Des nouvelles d’Anthurus d’Archer

Communiqué :

EN CONCERT :

LE DISQUE :

P.H.A.L.L.U.S IMPUDICUS, le prochain album d’Anthurus d’Archer, sera intégralement et gratuitement diffusé en ligne à partir du 15 octobre 2009 sur notre site dans un premier temps. Le 6ème et dernier extrait est d’ores et déjà en écoute sur Myspace. A moins de 15 jours de sa sortie, voici quelques précisions sur notre démarche :

• L’absence de support physique/la diffusion gratuite

Nous avons pris cette décision en lien avec notre histoire de groupe de rock hardcore prog’bizarre, qui joue avec bonheur une musique théoriquement invendable depuis 1999 et qui doit tout faire par lui même (donc pleins d’erreurs) si il veut avancer. Nous souhaitons exposer les raisons qui motivent nos actes et n’avons pas la prétention d’innover.

Nos 4 précédents albums, tous réalisés dans l’esprit Do It Yourself, sont sortis sous format CD et diffusés via les concerts et une boutique en ligne

Pourtant notre environnement a changé : avec l’accès massif aux technologies audio, la frontière entre ceux qui offrent et ceux qui demandent a pris une claque et le nombre de groupes a littéralement explosé ; dans le même temps la saturation des médias par tout type de promotion aboutit à ce qu’à cette explosion qualitative de l’offre répondent simultanément l’organisation (infructueuse à ce jour) d’une concentration massive de la demande grand public sur les artistes marketés et l’éclatement de l’écoute mélomane, car sollicitée de toute part.

De ce fait, si les conditions de création et de production de la musique vont dans le sens d’un esprit DIY, il en va tout autrement de sa diffusion. Pour un groupe comme Anthurus d’Archer, le temps et l’énergie liés au financement à la production et à la gestion d’un stock de supports physiques sont directement retranché du temps à bosser la musique et à trouver des concerts.

Dans ce contexte et vu notre démarche musicale, il n’est pas du tout dans notre intérêt d’évoluer sur le même terrain balisé que tout un tas de groupes conformistes plus ou moins mis en avant du fait de critères non musicaux, souvent sociaux et/ou financiers. Comme beaucoup d’autres personnes nous voulons que notre musique voyage et qu’avec elle se diffuse l’esprit qui nous anime quand nous la jouons et la créons.

Nous proposerons les morceaux dans un ordre bien précis mais comme nous ne pouvons pas -et ne souhaitons pas- en maîtriser l’écoute, nous ne sommes pas fondamentalement attachés au respect scrupuleux de cet ordre. Chacun sera d’autant plus libre d’écouter cet album comme il l’entend, complet ou fractionné, dans l’ordre ou dans le désordre.

Concernant la qualité audio, nous proposerons l’album sous la rubrique SHOP du site (on n’a que celle là de dispo pour l’instant) en mp3, en compression sans perte de type FLAC, Monkey Audio ou apparenté ainsi qu’en fichier haute qualité.

Et pour finir, on n’est pas des fétichistes de l’objet disque et il faut arrêter de dire des grosses bêtises en assimilant artistes, supports et musique. L’accès massif aux disques date des années 60, il coïncide avec le développement du business des loisirs, de la culture pop, de la vedette télévisuelle et de la rock star, caractéristiques des « Trentes glorieuses ». La musique, sa force, ne se confond pas avec la vitalité des secteurs de l’industrie et des services.

• Le titre

« Les Phalles à gléba puante et à odeur pestilentielle se répartissent en deux familles : celle qui a un pied bien différencié, coiffé d’une gléba (gelée), comme le Satyre puant (P.h.a.l.l.u.s Impudicus), et celle qui présente une fructification en forme d’étoile (Anthurus d’Archer) ou de cage (Clathre grillagée), la gléba étant alors sur la face interne des branches. » Dictionnaire mycologique

Le P.h.a.l.l.u.s Impudicus, nommé de la sorte du fait de sa forme équivoque et de son odeur épouvantable, est un champignon cousin de l’Anthurus d’Archer, qui dégage lui même une odeur effroyable et ressemble à une sorte d’étoile de mer violacée bizarroïde.

Le P.h.a.l.l.u.s Impudicus se présente donc sous la forme d’un sexe masculin qui pousse dans la forêt au vu et au su de tous, de la façon la plus naturelle qui soit. Une forme de vie naturellement provocatrice par le simple fait de son existence, voilà une image qui correspond parfaitement à l’esprit de notre démarche musicale !

• La musique

Ce disque est le produit de deux énergies. Une énergie négative : une pulsion provocatrice pas du tout constructive mais impossible à réfréner par les temps qui courent. Une énergie positive : l’envie de tirer partie des ressources instrumentales de notre groupe malgré les aléas, d’en proposer une autre lecture, d’en prendre un instantané et de le donner, comme ça, parce que ça nous amuse.

Après le Voyage d’André, un disque résolument bizarre et onirique, j’avais envie de proposer un truc plus rentre-dedans, jubilatoire, anarchique et fondamentalement absurde. J’ai donc souhaité que les emprunts au jazz « fusion », à la musique africaine, contemporaine, au grind ou au hardcore soient bien marqués. J’ai aussi souhaité que les titres soient miniaturisés avec force beat afin de gagner en concision, en densité et en intensité. La méthode de travail a changé du fait de notre éloignement géographique et du peu de temps dont nous disposions pour enregistrer. Nous avons procédé comme suit :

J’ai établi préalablement une liste d’expressions tour à tour poétiques, humoristiques ou ouvertement grossières, toujours imagées. Nous avons improvisé selon les titres de cette liste puis travaillé ces improvisations en post-production afin de présenter tout à la fois une musique instinctive et structurée, absurde et réfléchie : schizophrénique pour de rire. Par la suite je souhaite qu’Anthurus d’Archer propose quelques uns de ces morceaux sur scène avec des bandes pré-enregistrées comme support, à la manière de certaines pièces de musique contemporaine.

Rendez-vous le 15 octobre sur le site, sous la rubrique « SHOP » où vous pourrez télécharger le « disque » en toute liberté.

Hugues (guitare, voix, électronique)
Jérémie (guitare)
Patrick (flûtes)
Matthieu (saxophones, électronique, production)
Olivier (guitare)