Tribune

Didier Datcharry nous quitte


Didier Datcharry a refermé son piano ce 18 août. Beaucoup trop tôt. Avec cette délicatesse et cette discrétion qui n’avaient d’égales que son talent. Sa carrière d’instrumentiste avait conduit son insatiable curiosité des plus remarquables groupes du Sud-Ouest à l’accompagnement des plus grands, avec un égal professionnalisme et ce souci constant de s’immerger dans la culture même de la musique qu’il jouait. On le rencontrait aux côtés de Maxim Saury, Daniel Huck, Guy Lafitte, Denis Leloup, et plus près de nous, imprégné de stride sur le très remarqué album « Here Come the Band » du trio du batteur Guillaume Nouaux , ou encore dans l’album « Lunceford Still Alive » du Tuxedo Big Band, primé en 2013 par l’Académie du Jazz. Fidèle et éclectique, il tint avec la même avidité de découvertes durant près de 35 ans le clavier du Big Band Côte Sud, du mainstream le plus formel au latin jazz le plus récent. Pédagogue d’exception, il initia au jazz des centaines d’élèves dont, entre autres devenus grands, un certain Paul Lay.
Pour tous ceux qui l’ont côtoyé, Didier était le Swing. Le plus vivant, le plus sincère, le plus profond.
Et soudain le plus irremplaçable.