Django Reinhardt

Anniversaire oblige, la réédition des œuvres du guitariste se fait dans les règles, avec un coffret nommé Djangologie  : vingt disques regroupant des enregistrements de 1928 à 1950, dont deux d’inédits concernant la tournée italienne de 1949-1950.

L’objet est simple : un coffret en carton, quelques photos en noir et blanc, des pochettes cartonnées, pas de texte – juste les détails des sessions : musiciens, instruments, dates et lieux. L’essentiel, le minimum, c’est selon. Ne boudons pas notre plaisir, la musique (ici des titres remasterisés en 64 bit à partir de vinyles), permet d’embrasser la carrière du guitariste d’un coup d’oreille.

Car le nombre impressionnant de morceaux présents sur ces vingt CD est le témoignage discographique des collaborations et orchestrations diverses que Django Reinhardt a pu expérimenter. On l’y retrouve essentiellement au sein du fameux quintette du Hot Club de France – dans ses différentes facettes de 1936 à 1950 -, soit en compagnie de son frère d’armes le violoniste Stéphane Grappelli (la formation ne comptant que des cordes, l’archétype du jazz manouche), soit avec le clarinettiste Hubert Rostaing ou le saxophoniste André Ekyan (un trio piano-basse-batterie plus « classique »). On y découvre aussi des solos, des duo avec violon, saxophone ou trompette, des pièces en quartet, en orchestre (avec Coleman Hawkins, Bill Coleman, Rex Stewart, Hubert Rostaing, Philippe Brun…).

Bref, un voyage historique magnifique et vivifiant. Une belle occasion, aussi, de redécouvrir les pionniers du jazz en France, et de constater l’aisance avec laquelle Reinhardt passait du style manouche (avec les cordes) au Be-bop et au swing en orchestre. Enfin, on prend plaisir à comparer les versions de ses standards d’une année à l’autre et d’une orchestration à l’autre.

Un bel objet pour célébrer le centenaire du guitariste, la certitude d’avoir au moins ce qui se fait de mieux dans le genre, une quintessence.