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Edition du 24 mars 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

Edward Perraud/Frédéric Galiay Duo

BIG
EDWARD PERRAUD, BATTERIE
FREDERICK GALIAY, BASSE
Duo, free, noise, rock

« Leur approche très organique de la chair, du bois, du métal, le tout électrifié, nous plonge, grâce à des rythmiques acérées, précises et cycliques dans la musique d’aujourd’hui. Ces deux artistes sont passés maîtres dans l’art d’éclater le rock. Ils n’ont pas leur pareil pour catalyser l’énergie la plus brute, la retenir, la malaxer, la triturer, et, une fois façonnée à leur convenance, la faire exploser à notre face. Une expérience cathartique. Plus proche dans l’esprit de Squarepusher que de Roni Size, il faut prendre « drum’n bass » au pied de la lettre, une batterie, une basse et surtout poser ses valises et abandonner ces certitudes. » (Source : © Jazz à Luz)

Site d’Edward Perraud, vidéos de BIG en ligne

« Edward Perraud au pantalon de taffetas rayé. Edward Perraud sagement assis à la batterie vérifie son plateau de chirurgien maniaque. Son chariot des délices pour une improvisation en duo : percussions et clarinette. Ses menus instruments de plaisir. Sa panoplie hallucinante de baguettes, bols de cuivre, boules, peigne, disques et bandes de métal, cymbales, fourchette à deux dents, scie. Accessoires disposés dans l’ordre secret des choses.

Edward Perraud serti dans son anneau – son ring – de caisse claire, cymbales, et grosse caisse, étincelle soudain en gerbe de directs, crochets et uppercuts. Chaque coup porté est un punch, en plein cœur de la batterie, qui la fait cracher hurler frapper griffer grincer gifler gicler mordre et tordre.

Edward Perraud décortique frénétique sa batterie, violente une cymbale jusqu’à l’arracher à son pied pour lui faire la peau sur le cuir scarifié de sa caisse claire. Il module à la bouche les vibrations d’un bol de métal qu’il vient de frapper d’un coup de baguette magique. La clarinette n’est plus qu’une percussion discrète, pendant qu’Ed claque le beignet des cymbales à pédales.

Il torture sa batterie, la fouette, la domine, la viole et se fait baiser par elle, parce que chaque supplice au peigne, chaque morsure de fourchette, chaque coup de scie sur les cymbales Istambul résonne sur le corps d’Edward Perraud. Il vit, d’extase en tension, de maîtrise en abandon, le corps à corps jusqu’à l’orgasme. »
(Source : Fleur).