Chronique

Enrico Pieranunzi

Frames

Enrico Pieranunzi (p)

Label / Distribution : CamJazz/Harmonia Mundi

Après avoir composé pour l’image-mouvement, le maestro italien se tourne vers l’image fixe en proposant un répertoire issu de sa perception d’œuvres plastiques qui le touchent particulièrement. Nanti d’une capacité synesthésique, qui lui permet de retranscrire les couleurs en sons, il nous convie dans son musée personnel, que ce soit dans une œuvre de Pollock dont il transmet les vibrations expressionnistes abstraites dans un maelstrom émotionnel, ou dans un hommage ellingtonien à la flamboyance art déco de Klimt, voire dans la douce énergie d’un célesta pour une évocation de Picasso… Matisse et son « Jazz » est là bien entendu, avec ses collages bleu découpés aux ciseaux, dont le pianiste se plait à restituer les contours. Faites le test : posez-vous devant « Bleu, Gris et Vert » de Rothko et écoutez la suite composée par Pieranunzi… vous n’en sortirez pas indemne !