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Edition du 24 mars 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

Eric Groleau en concert


Dominique Pifarély (violon),
François Corneloup (sax),
Julien Padovani (orgue, piano),
Eric Groleau (Batterie)

Musique de Dominique Pifarély mêlant écriture et improvisations. Un jazz d’aujourd’hui, emprunt des expériences de chacun des musiciens… Des pratiques actuelles de Dominique Pifarély aux concerts surchauffés du groupe de reggae « livin’ soul », dont fait partie Julien Padovani (http://www.livin-soul.net), le groove de François Corneloup qu’on a pu entendre dans « Ursus Minor » ou encore l’envie persistante d’Eric Groleau pour faire surgir un « drive » hard bop dans l’improvisation collective découle une réunion de musiciens désireux de communiquer un engouement pour la musique la plus généreuse.

Le maigre feu de la nonne en hiver

Ce nom est une blague un peu bête sur les contraires : Groleau = maigre feu, Lemoine = la nonne, Lété = l’hiver. Additionnez : le compte est bon. Sauf que le tout excède la somme de ses parties.

C’est comme les expériences littéraires de l’OULIPO : à force de se fixer des règles arbitraires, tout aussi bébêtes (j’écris un livre sans la lettre « e »), on finit parfois par raconter l’essentiel.

Autrement dit : ces trois-là ont trouvé, en inversant leurs noms mis bout à bout, la formule exacte de leur musique. Reprenons à rebours. Même violente, même joyeuse, cette musique nous arrive assourdie et constante comme une usine sous la neige (l’hiver).

Le batteur est musclé, le bassiste poilu, le saxophoniste droit comme un torero à l’estocade : ce qu’ils jouent est pourtant féminin, et chaste (la nonne). Il y a du free qui brûle, des ballades qui réchauffent, de l’écriture au fer rouge : tout cela, ils le savent, n’est qu’un bien « maigre feu », mais un feu précieux pour nous tous, dans l’hiver de l’époque (elle résonne autour d’eux). On voit des paysages : les Flandres en peinture, le métro aérien à New York (la caméra suivrait la rame), la steppe d’un trente-deux décembre.

C’est aujourd’hui. C’est glacial. Ils font un peu de feu pour tenir, fanfare de manifestants autour d’une palette en flammes, sur un boulevard bloqué qu’ils enchantent. La circulation reprendra sans doute, et il n’y aura plus rien à voir. Dépêchez-vous d’écouter : c’est fragile.
© Jocelyn Bonnerave.

  • Le 28 juillet 18h00 :
    Boulevard du jazz
    François Corneloup / Eric Groleau : « Le standard du jour »

C’est au festival d’Uzeste en 2005 que ces deux musiciens ont souhaité mettre à l’épreuve leur envie d’explorer et de développer leur vision des standards de jazz. « Un standard, trente minutes » tel était le challenge fixé par Bernard Lubat l’an dernier. Depuis, ces deux boulimiques du jeu s’y donnent à cœur joie, jouant leur sincérité sans compromission.

Vidéo :
François Corneloup - Eric Groleau
La nuit transfigurée, jeudi 18 août 2005, 22h - 2mn31s

  • Le 29 juillet 21h30 :

Ensemble DÉDALES (Dominique PIFARÉLY, violon et direction artistique / Vincent BOISSEAU, clarinette / François CORNELOUP, saxophone baryton / Christiane BOPP, trombone / Eric GROLEAU, batterie)