Eric Séva, Daniel Zimmermann

C’est un duo qui a maintenant quelques années et qu’on a eu tout loisir de croiser sur des scènes d’ici et d’ailleurs. On notera que l’orchestration sax baryton et trombone est somme toute fort originale et se prête d’ailleurs à des terrains plus cross-country. Ils ont notamment joué dans les grottes de Lacave, programmés par Souillac en Jazz.
Et c’est bien ce qui fait tout le sel de cet orchestre de poche qui reprend un certain nombre de tubes, dont deux parmi les plus populaires d’Astor Piazzola – en l’occurrence « Libertango » et « Oblivion » – ou encore l’éternel « Caravan » de Duke Ellington. Mais on compte aussi quatre thèmes originaux sur cet album de huit pistes : Eric Séva et Daniel Zimmermann écrivent aussi leur musique. On notera parmi leurs compositions « Luz d’Eus », inspiré par le village du même nom dans les Pyrénées catalanes, perché sur ses contreforts et qui hésite entre la montagne et la mer, où le jazz est régulièrement programmé. Eric Séva y a joué à plusieurs reprises – les touristes qui jetteraient un œil à la salle polyvalente verront les affiches qui en témoignent – et s’en est inspiré pour créer ce morceau aux couleurs du Canigou.

En tout cas, l’un et l’autre déroulent sur ces thèmes, succédant aux chorus, tandis que l’autre tient la basse. Et inversement. Car il en est ainsi de cet orchestre de taille lilliputienne : il tient lieu de big band et n’en pâlit absolument pas.