Favreuille/Motury/Orins

Avec le trio de Julien Favreuille, Christophe Motury et Stefan Orins, on a l’impression immédiate de revenir aux prémices du collectif Muzzix, à l’époque où il s’appelle encore Circum. On retrouve, dans ce disque très doux, les diverses influences de ces musiciens qui bourlinguent ensemble depuis 30 ans. On savoure la rigueur rythmique mêlée au goût de l’espace du pianiste (« Lugn »), avec un toucher comme du sable entre les doigts. On se réchauffe à la lumière wheelerienne de Motury, notamment lorsque sur « Bodhisattva » il s’offre un jeu tout en unisson avec le ténor de Favreuille, à l’écriture diaphane et galvanisante. Mais le trio aime aussi les atmosphères plus complexes, à l’image de « Upplösning », petite rupture dans une mer d’huile. Till Mina Vänner est un disque fait de complicité et de calme. Le titre de l’album, en suédois, signifie « à mes amis ». Depuis tout ce temps, le trio peut se dire les plus importantes des choses de la plus parcimonieuse des façons. On s’en délecte.