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Edition du 15 avril 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

Festival Bleu Sur Scène 2006

3ème édition du Festival de jazz
Bleu sur Scène du 4 au 7 juillet 2006

Programme

  • Mardi 4 juillet 2006
    Grande salle - 20h Wayne Shorter Quartet
    Wayne Shorter, saxophone
    Danilo Perez, piano
    John Patitucci, contrebasse
    Brian Blade, batterie

Foyer - 22h30 Bobo Stenson, piano
Anders Jormin, basse

  • Mercredi 5 juillet 2006
    Grande salle - 20h Acoustic Masada
    John Zorn, saxophone
    Dave Douglas, trompette
    Greg Cohen, basse
    Joey Baron, batterie

Foyer - 22h30 Arve Henriksen, trompette
Jon Balke, piano

  • Jeudi 6 juillet 2006
    Grande salle - 20h Bill Frisell Quintet
    Bill Frisell, guitare
    Ron Miles, trompette
    Greg Tardy, saxophone
    Tony Scherr, basse
    Kenny Wollesen, batterie

Foyer - 22h30 Benoît Delbecq, piano
Marc Ducret, guitare

  • Vendredi 7 juillet 2006
    Grande salle - 20h McCoy Tyner Septet
    McCoy Tyner, piano
    Eric Alexander, saxophone soprano
    Wallace Roney, trompette
    Donald Harrison, saxophone alto
    Steve Turre, trombone
    Charnet Moffett, basse
    Eric Gravatt, batterie

Foyer - 22h30 Ran Blake, piano
(remplace Dave Liebman)
(remplace Nicholas Payton)

Présentation du 3ème Festival Bleu sur Scène
par Stéphane Oskeritzian, co-programmateur

Concerts Grande salle

Wayne Shorter ouvrira les festivités avec son quartet, en passe de devenir la formation de chambre jazzistique la plus influente et audacieuse du moment. Deux ans après leur passage avec Herbie Hancock et Dave Holland, Wayne Shorter et Brian Blade retrouvent la scène du Châtelet avec Danilo Pérez au piano et John Patitucci à la basse.

Comme en écho au concert d’Ornette Coleman en 2004, John Zorn, sorte de turbulent fils spirituel, se produit au sein du plus élégant de ses multiples projets : l’Acoustic Masada. Greg Cohen servira de lien entre John Zorn et Ornette Coleman, dont il était le contrebassiste au Châtelet. Pour compléter ce quartet d’exception, Dave Douglas tiendra la trompette et l’exceptionnel Joey Baron, la batterie. Nous recevions ce dernier l’an passé pour un inoubliable duo avec le pianiste français Stephan Oliva.

Nous sommes donc en famille. John Zorn nous amène très logiquement à parler du guitariste Bill Frisell, qui fut un des piliers du groupe Naked City. Il est l’une des voix les plus influentes de la guitare jazz. C’est à la tête d’un quintet qu’il se produira sur la scène du Châtelet.

En plus de ses fidèles Tony Scherr à la basse et Kenny Wollesen à la batterie, Bill Frisell sera entouré de Ron Miles à la trompette et Greg Tardy au saxophone ténor.
Nous finirons les concerts de la Grande salle par une légende qui, tout comme Wayne Shorter, fait partie des intouchables du jazz.

McCoy Tyner, pianiste de John Coltrane au sein d’un quartet devenu mythique, rendra hommage, à travers un concert exceptionnel de par sa for mation (un septet !) et ses musiciens, aux quarante-cinq ans du label qui a forgé sa légende.

Autour du piano de McCoy Tyner, Eric Alexander au saxophone soprano, Wallace Roney à la trompette, Donald Harrison au saxophone alto, Steve Turre au trombone, Charnett Moffett à la basse et Eric Gravatt à la batterie.

Concerts Grand foyer

Fidèle à sa tradition, le Foyer se réserve le versant intime du jazz, où l’écoute prime, où la proximité avec l’artiste, dans un cadre unique et majestueux, sans amplification (excepté pour les instruments électroacoustiques), devient primordiale. Le musicien est à l’écoute de son public, qui prend alors conscience de ce moment privilégié, rarement offert par une salle de concert à ses auditeurs.

Artiste trop peu présent sur les scènes parisiennes, le pianiste Bobo Stenson distille ses disques comme autant de gouttes d’essence de trio - loin du bruit, du flot, de la logorrhée, sans pour autant laisser de côté le dynamisme. Fidèle complice depuis de nombreuses années, le contrebassiste Anders Jormin jouera son rôle de point d’appui aux déambulations du pianiste dans un univers sonore riche et personnel.
Jeune trompettiste de la scène norvégienne, membre actif du groupe Supersilent, Arve Henriksen entraîne la trompette sur un terrain vierge sans pareil, utilisant l’électronique comme moyen, et non comme fin en soi.

Le piano, instrument central au Foyer, sera caressé par le pianiste-compositeur et arrangeur au sein de son Magnetic North Orchestra, Jon Balke. Ce duo de deux musiciens qui se sont souvent croisés est une première.

De même pour le pianiste Benoît Delbecq et le guitariste Marc Ducret. Ils se connaissent, et depuis fort longtemps. Ils ont souvent joué ensemble au sein de différentes formations. Les deux musiciens s’estiment (et pour cause !) et pensaient bien un jour se retrouver à deux pour une conversation à bâtons rompus. Après s’être croisés, à une journée d’écart, au Foyer du Châtelet pour de mémorables concerts en solo en 2004, les voici enfin réunis.

Pour terminer, un homme face à son instrument : Ran Blake, seul avec son piano. Hors de toute actualité discographique (d’ailleurs lui-même hors du temps, intemporel et nécessaire), la présence de ce musicien se justifie par sa voix unique, personnelle, comme rarement le jazz a pu en révéler.

Au confluent de la musique improvisée, du piano classique, de la musique de film, de la musique populaire, voire de la musique ethnique, le filtre de Ran Blake transfigure toutes ces influences et les rend méconnaissables, parvenant à extraire le dénominateur commun de ces genres, à première vue antinomiques.

En ce sens, programmer Ran Blake nous semble être un acte obligatoire, puisqu’il représente à lui seul ce que la musique peut nous apporter dans nos vies.

© Stéphane Oskeritzian (Extrait du Journal du Châtelet n°63)

Biographies

Wayne Shorter, saxophone
Né en 1933 à Newark, le saxophoniste et compositeur américain est involontairement initié au jazz par son père qui écoutait la radio au retour de son travail. Dans l’émission quotidienne de Martin Block, le jeune Wayne découvre Bud Powell, Thelonious Monk, Charles Parker, le bebop, Coleman Hawkins, Lester Young. Il fait ses études musicales pendant quatre ans à la New York University avant d’accomplir son service militaire de 1956 à 1958. Pendant cette période, il joue brièvement avec Horace Silver. A sa libération, en octobre, il joue dans l’orchestre de Nat Phipps avant de faire partie, en juillet août 1959, de celui de Menard Ferguson, où il fait la connaissance de Joe Zawinul. Il enregistre son premier album en novembre, au moment où Lee Morgan le fait engager par Art Blakey pour palier une défection de Hank Mobley au cours d’une tournée internationale. Il fera partie des Jazz Messengers jusqu’en 1964, y occupant même une fonction de directeur musical que lui valent ses talents d’arrangeur et de compositeur. Avec cette formation, il fait de nombreuses tournées en Europe et au Japon. L’été 1964, il rejoint le quintet de Miles Davis pour une collaboration qui durera jusqu’en 1970.

C’est au cours de ces années qu’il joue de plus en plus de saxophone soprano et se montre sensible à l’ouverture du jazz à d’autres horizons musicaux. Il enregistre à la même époque, en leader ou en sideman, avec Freddie Hubbard, Lee Morgan, Grachan Moncur III, Bobby Timmons. En 1970, il quitte Davis. Il forme l’année suivante, avec Zawinul, Miroslav Vitous puis Jaco Pastorius, Weather Report. Dans les années 80, il enregistre avec des artistes venus du dehors de la scène spécifique du jazz : Joni Mitchell, Pino Daniele, Carlos Santana, Milton Nascimento, le groupe Steely Dan. Après avoir mis un terme avec Weather Report en 1986, il poursuit une carrière de leader, se faisant en particulier le collectionneur de nouveaux talents : la percussionniste Marilyn Mazur, Geri Allen, Terry Lyne Carrington, Renee Rosnes.

En 1991 à Paris, il joue à nouveau aux côtés de Miles Davis, deux mois avant la mort de ce dernier. Au cours des deux années suivantes, il se produit à travers le monde avec le groupe A tribute to Miles. En 1997, il enregistre un album en duo avec Herbie Hancock intitulé 1+1 et fait une tournée dans le monde entier. C’est en 2001 qu’il forme son quartet avec le pianiste Danilo Perez, le contrebassiste John Patitucci et le batteur Brain Blade. Le groupe se produit en tournée et sort, face au succès triomphal, l’album Footprints Live !. En 2003, il enregistre Alegria puis donne, en 2004, une série de concerts avec son quartet accompagné d’un orchestre symphonique. Un an plus tard sort Beyond The Sound Barrier, que l’on doit également au même ensemble. D’après le Dictionnaire du jazz (© D.R.)

Bobo Stenson, piano
Parmi les solistes européens, Bobo Stenson est sans conteste l’un de ceux qui ont le plus largement contribués au développement d’une nouvelle esthétique du piano jazz, et ce dès la fin des années 60. A ses débuts, il a accompagné une longue liste de musiciens américains de passage en Suède, notamment Sonny Rollins, Stan Getz et Gary Burton. Il a collaboré régulièrement avec Don Cherry pendant sa résidence en Scandinavie, été membre du George Russell’s Nordic Orchestra, et joué avec les musiciens majeurs de la scène suédoise, en particulier le saxophoniste Bernt Rosengren.

Musicien tourné vers l’avenir, mais également pianiste d’une immense culture jazzistique et classique, Bobo Stenson fait partie de l’histoire du Label ECM. Il y enregistre en avril 1971 son premier album, Sart (ECM 1015), avec Jan Garbarek, Terje Rypdal, Arild Andersen et Jon Christensen, et, quelques mois plus tard, en trio, Underwear (ECM 1012) : certainement l’un des premiers trios européens à proposer une alternative à l’évolution des modèles américains de l’après Bill Evans. A l’évidence, Stenson a assimilé le mélange de lyrisme et d’abstraction des premiers trios de Chick Corea et de Keith Jarrett, mais dans un idiome qui, dès cette époque, était clairement le sien, comme en témoigne déjà sa remarquable interaction avec le batteur Jon Christensen. Tous deux ont d’ailleurs poursuivi leur fructueuse collaboration au milieu des années 70 au sein du très populaire Ian Garbarek Bobo Stenson Quartet, dont les albums Witchi-Tai-To (ECM 1041) et Dansere (ECM 1075) ont internationalement recueilli tous les suffrages. Au début des années 80, Bobo Stenson se concentre sur le développement de ses projets suédois, notamment l’orchestre Rena Rama avec le saxophoniste Lennart Aberg et le contrebassiste Palle Danielsson, auquel succédera ensuite Anders Jormin. En 1988, il rejoint le nouveau quartet de Charles Lloyd. C’est le début d’une longue collaboration avec le saxophoniste, ponctuée de nombreux enregistrements (All my Relations, Canto, The Call, Notes From Big Sur, Fish Out Of Water), où il retrouve Anders Jormin. Cette complicité de longue date trouve son plein accomplissement à la fin des années 90 au sein du Bobo Stenson Trio avec Jon Christensen et Anders Jormin. Au fil de trois albums : Reflections (ECM 1516), War Orphans (ECM 1604) et le sublime Serenity (ECM 1740), tous trois portent l’art du trio à son sommet : « une osmose unique, qui doit autant à la tradition du jazz qu’à la culture européenne, autant aux mouvements du corps qu’aux arts de l’esprit : un magnifique trio, vraiment équilatéral. » (Arnaud Merlin - Jazzman). En septembre 2005 paraît Goodbye (Choc du Mois Jazzman, Disque d’Emoi Jazz Magazine) où Bobo Stenson retrouve Anders Jormin et, pour cet album, Paul Motian - son fidèle batteur en concert demeurant, ces dernières années, le jeune prodige suédois Jon Fält.

Anders Jormin, basse
Anders Jormin est né en 1957 à Jönköping, en Suède, et a étudié à la Gothenburg Music Academy où il enseigne désormais l’improvisation et la contrebasse. Il assure également des cours à la Sibelius Music Academy qui l’a fait docteur honoraire, et est le seul improvisateur contemporain à être membre de la Swedish Royal Academy of Music. Passionné par les musiques ethniques, il a également étudié à Cuba et au Mozambique. Partageant son temps entre l’enseignement et la scène, il s’est rapidement imposé comme l’un des contrebassistes les plus demandés de la scène européenne. Il a joué avec les plus grandes figures du jazz et de la musique improvisée parmi lesquelles : Lee Konitz, Elvin Jones, Joe Henderson, Don Cherry, Joe Lovano, John Surman, John Taylor, Jack DeJohnette, Dino Saluzzi, Paul Motian, Charles Lloyd, Mike Mainieri, Tomasz Stanko, Albert Mangelsdorff, Gilberto Gil, Mark Feldman, Joey Baron, Tom Rainey, John Balke, Marilyn Crispell, et bien d’autres. Outre son travail sur le label ECM (dernier CD en 2004 In winds, In light avec Lena Willemark, Marilyn Crispell, Karin Nelson et Raymond Strid), Anders apparaît sur plus de 70 albums.

Il se produit régulièrement avec le Trio de Bobo Stenson et avec le groupe suédois DR Dingo, tout en développant parallèlement ses propres projets. En tant que compositeur, il a reçu de nombreuses commandes provenant d’institutionsaussi diverses que la Société Internationale pour la Musique Contemporaine, la radio suédoise, le Gothenburg Jazz Festival et la famille royale norvégienne.

John Zorn, saxophone
Né en 1953 à New York, John Zorn joue du piano puis, à dix ans, passe à la guitare et à la flûte. Vers quatorze ans, il étudie la composition et écoute surtout de la musique contemporaine (Kagel, Ives, Stockhausen…). A travers des oeuvres de John Cage, il commence à s’intéresser à “l’aléatoire”, à l’improvisé. Pendant ses années au Webster College de St Louis, il découvre le jazz moderne ; il entend des musiciens du Black Artist Group, écoute l’album For Alto d’Anthony Braxton et décide de jouer du saxophone. Parallèlement, il se passionne pour les musiques de dessins animés. Il quitte l’école et commence à jouer - avec les guitaristes Eugene Chadbourne, Fred Frith, le violoncelleiste Tom Corra… - et à composer des musiques “pour improvisateurs”. New York, 1982 : il rencontre le guitariste Arto Lindsay, le bassiste Bill Laswell, grands mélangeurs de rock, de free music et d’électronique, et se produit dans les clubs du Lower East Side de Manhattan, participant notamment aux Golden Palominos du percussionniste Anton Fier. Au Festival de Moers 1985, il joue avec David Moss, Lindsay, Christian Marclay et George Lewis - avec le tromboniste et David Bailey, il a enregistré un trio. La même année, au sein du Sonny Clark Memorial Quartet - Wayne Horvitz, Ray Drummond et Bobby Previte - il participe à un hommage au pianiste. En 1987, il fait appel pour un enregistrement au guitariste de blues Albert Collins, à l’organiste Big John Patton et à Ronald Shannon Jackson et, pour une plage, au quatuor à cordes Kronos Quartet. Au début des années 90, il crée deux compagnies de disques, “Avant” puis “Tzadik”. Déclarant que le rock Hardcore a la même intensité que le free jazz des années 60, il enregistre des versions hardcore des succès d’Ornette Coleman. Naked City qu’il forme avec Bill Frisell, Wayne Horvitz, Fred Frith et Joey Baron lui permet de naviguer du sleaze-jazz au surf rock et au hardcore. Ils font des débuts impressionnant pour Elektra Record en 1990 et continuent à enregistrer tout au long de la décennie. En 1991, il forme Pain Killer avec Bill Laswell et Mick Harris et réalise The Guts Of A Virgin chez Earache Records, label hardcore de Nottingham. D’après le Dictionnaire du jazz (© D.R.)

Arve Henriksen, trompette
Arve Henriksen est né en 1968. De 1987 à 1991, il étudie au sein du département musique de l’Université de Tondheim et travaille comme musicien indépendant à partir de 1989. Arve Henriksen a participé à de nombreux projets, concerts et enregistrements. Au nombre de ses collaborations on compte notamment Misha Alperin, Bodega Band, Jon Balkes Magnetic North Orchestra, Flava To The Bone, D’Sound, Nils Peter Molvær, Trygve Seim, Anders Jormin, Edward Vesala, Jon Christensen, Marylin Masur, Marilyn Crispell, Arkady Shilkloper, Marc Ducret, Ketil Bjørnstad, Tore Brunborg et le quartet Cikada String. La diversité musicale de Henriksen couvre une large étendue de styles qui lui vaut des collaborations les plus diverses, du joueur de koto Satsuki Odamura au groupe de rock Motorpsycho en passant par de nombreux groupes d’improvisation, aux côtés notamment de Ernst Reisiger, Sten Sandell, Iver Kleive, Peter Friis-Nilsen. Pendant plusieurs années Arve Henriksen fut membre du trio Veslefrekk, se produisant dans des festivals, participant à des tournées en Norvège et dans les pays voisins, donnant des cours d’improvisation, réalisant des musiques pour des séries télévisées et, en 1995, un travail de commande pour le festival Vossajazz. Parallèlement, Arve Henriksen fut membre du band Nutrio avec Eldbjørg Raknes (chanteur et compositeur) et Christian Wallumrød (claviers), du Christian Wallumrød Trio et participa à plusieurs projets avec le percussionniste Terje Isungset parmi lesquels des tournées, festivals, concerts pour enfants et enregistrements de CD. En tant que membre du groupe Food, Arve Henriksen a contribué à trois albums (Food en 1999, Food 2 en 2000 et Veggie en 2002), festivals et tournées. Arve Henriksen fait aujourd’hui partie du band Supersilent, entendu dans des festivals et en tournées et auteur de quatre albums : 1-3 en 1998, 4 en 1998, 5 en 2001 et 6 en 2003. En solo, il enregistre deux albums, Sakuteiki en 2001 et Chiaroscuro en 2004.

Bill Frisell, guitare
Né en 1951, Bill Frisell s’essaie d’abord à la clarinette et au saxophone avant de se consacrer à la guitare. Diplômé de la North Colorado University et de la Berkee School of Music, en arrangement et composition, il reçoit le prix Harris Stanton réservé aux guitaristes ; il étudie avec Jim Hall, Johnny Smith et Dale Bruning. Depuis la fin des années 70, il travaille avec Paul Motian, Jan Garbarek, Eberhard Weber, Bob Moses, le Liberation Music Orchestra de Charlie Haden, Mike Mantler, Carla Bley, Michael Gibbs, le Jah Band de Julius Hemphilln, le Galaxie Dream Band de Gunter Hampel, Lyle Mays, John Scofield, Peter Erskine, John Zorn, etc. Au milieu des années 80, il commence à se produire en solo. Puis il travaille, et enregistre son troisième disque en leader, avec trois amis de longue date : Hank Roberts, Kermit Driscoll et Joey Baron. En 1988, il participe à plusieurs concerts de Tim Berne. Un an plus tard, il enregistre Is That You ? produit par Wayne Horvitz. Il continue à se produire au sein du Paul Motian trio avec Joe Lovano ainsi qu’avec Jim Hall, Don Byron, Ginger Baker, Charlie Haden, David Sanborn, Marianne Faithful, Elvis Costello, Ron Carter. On l’entend également dans une composition de Steve Mackey, Deal, au Carnegie hall avec l’American Composers Orchestra dirigé par Dennis Russell Davies puis, à Los Angeles, avec les membres du L.A.Philharmonic sous la baguette de Esa-Pekka Salonen. Il compose de plus en plus de musiques de film : Tales from the Farside de Gary Larson, Psycho et Finding Forrester de Gus van Sant, Million Dollar Hotel de Wim Wenders … Bill Frisell est un virtuose curieux, éclectique, qui se donne les moyens de toutes les aventures contemporaines. D’après le Dictionnaire du jazz (© D.R.)

Benoît Delbecq, piano
Benoit Delbecq naît à Saint-Germain-en-Laye le 6 juin 1966. Parallèlement à un cursus scolaire classique qui le mènera jusqu’à l’obtention, en 1985 d’un diplôme de technicien électro-acoustique, il entreprend des études de piano à sept ans et s’initie au jazz à partir de 1982. De 1983 à 1985, il participe aux ateliers d’improvisation de l’Institute for Artistic and Cultural Perception (IACP) d’Alan Silva, et, en 1987, il est l’un des premiers musiciens français à découvrir la Banff School of Fine Arts (Alberta, Canada) où il participe à un stage dirigé par Dave Holland et bénéficie de l’enseignement de Muhal Richard Abrams, George Russell, Kenny Wheeler,… Il renouvellera l’expérience en 1990, en compagnie du saxophoniste Guillaume Orti, dans la classe cette fois de Steve Coleman. Dès 1985, il participe aux concerts du Celestrial Communication Orchestra de Silva et joue dans le quartet du trompettiste Serge Adam, tout en s’intéressant à l’univers « contemporain », notamment aux musiques de Luciano Berio, Gyorgy Ligeti et John Cage. En 1989, il fonde avec Orti, Hubert Dupont (b) et Benjamin Henocq (dm), Kartet, qui enregistre son premier disque l’année suivante. A partir de 1991, il collabore, outre Kartet, à diverses formations, notamment Paintings, avec Orti, Steve Argüelles (dm) et Joe Carver (b), The Recyclers, avec Argûelles et le guitariste Noël Akchoté, au big band de S. Adam Quoi de neuf docteur ? Et à différentes formules du collectif Astrolab dont il est membre actif depuis 1993. II enseigne par ailleurs à l’Ecole Municipale de Musique de Bondy (département jazz) depuis 1992.

Particulièrement intéressé par les rapports linguistique - improvisation, Delbecq développe un style à la fois sobre et élégant au phrasé très vocalisé, attentif aux rythmes du souffle et de la parole, donc intégrant le silence et la suspension comme effets de ponctuation. Ouvert aux différents idiomes qui font l’univers contemporain (de la musique occidentale la plus structurée au free le plus libertaire), il engage sa musique sur les voies périlleuses de l’improvisation orientée, travaillant sur les notions d’interaction, de « rebond » et de poly-vitesse. Il est par ailleurs un des rares pianistes contemporains à utiliser de façon régulière et originale le piano préparé. D’après le Dictionnaire du jazz (© D.R.)

Marc Ducret, guitare
Né à Paris en 1957, Marc Ducret est autodidacte. Après une première tournée professionelle en 1975, il joue dans des orchestres de danse, de folklore, de variétés, accompagne des chanteurs et travaille en studio. D’où un éclectisme et une curiosité qui l’amèneront à s’intéresser à un très large éventail de styles et d’instruments (guitares 6 et 12 cordes électriques et acoustiques, ud, guitares fretless, guitares baryton …) au sein de formations très diverses : quintet d’Andy Elmer, Pandémonium de François Jeanneau, orchestres d’Antoine Hervé, Patrice Caratini, Daniel Humair, Henri Texier … Parallèlement à sa participation au premier Orchestre National de Jazz (en 1986, direction de François Jeanneau), il forme son propre trio qui se produira dans de nombreux concerts et festivals, tant en France qu’à l’étranger (Allemagne, Suède, Italie, Suisse, Afrique, Inde, Japon …). Suivront des expériences musicales très variées avec Larry Schneider, David Friedmann, Michel Portal, Joachim Kühn, Franco Ambrosetti, David Sanborn, Joey Baron, Michel Godard, Yves Robert, Dominique Pifarély, Steve Arguellès, Aka Moon, David Linx, Bobby Previte, etc.

Depuis 1991, il participe aux différentes formations dirigées par Tim Berne (Caos Totale, Bloodcount, Big Satan, duo, etc…). Soliste fréquement demandé par des orchestres, compositeurs ou radios en Allemagne, Scandinavie, etc…, il a formé le tentet Seven Songs qui donnait une interprétation très personnelle de la musique des années soixante, et tourné avec l’Acoustic Quartet de Louis Sclavis et Dominique Pifarély. Il forme en 1997 un trio avec Bruno Chevillon et Eric Echampard, et effectue parallèlement de nombreux concerts en solo, ainsi qu’en trio avec Daniel Humair.

McCoy Tyner, piano
Né à Philadelphie en 1938, McCoy Tyner commence à étudier le piano à l’âge de 13 ans. Dès 1953, il dirige sa propre formation de tout jeunes musiciens. Voisin et ami des frères Powell, Richie et Bud, il perfectionne avec eux sa connaissance de l’harmonie et du jeu de pédales. Il travaille également au milieu des années 50 avec des orchestres philadelphiens dont celui de Cal Massey. Pendant cette période, il accompagne des solistes de passage comme Kenny Dorham, Jackie McLean, Benny Golson, Sonny Rollins, Max Roach. En 1956, il fait la connaissance de John Coltrane avec qui il joue une semaine au Red Rooster. Il fournit The Believer, une de ses compositions, au saxophoniste, qui l’enregistre l’année suivante. En 1959, il donne des concerts à Philadelphie et à San Francisco avec Art Farmer et Benny Golson qui l’engage au sein du Jazztet et avec qui il enregistre son premier disque. Il retrouve ensuite Coltrane (1960) avec qui il forme un quartet qu’il ne quittera qu’en décembre 1965, non sans avoir enregistré au cours de ces 6 années des albums en leader avec d’autres musiciens comme Roy Haynes, Clark Terry, Frank Strozier, John Gilmore, Thad Jones, etc… En 1966, il forme son propre trio et entame une carrière free lance qui le conduit aux quatre coins du monde et l’amène à jouer avec les musiciens les plus divers. C’est ainsi qu’après avoir accompagné Ike et Tina Turner au début des années 70, il forme un quartet avec Sonny Fortune à qui succèdera Azar Lawrence en 1973 et que complètera le violoniste John Blake en 1979. En 1973, sa participation enregistrée au Festival de Montreux lui vaut de remporter le prix de “disque de l’année”.

En 1978, il fait parti d’une tournée all star pour la compagnie Milestone aux côtés de Sonny Rollins, Ron Carter et Al Foster. En 1985 il participe au renouveau de la firme Blue Note par l’enregistrement filmé d’un long solo. En 1987, il est évidemment l’un des principaux musiciens d’une tournée internationale en hommage à Coltrane et se produit en trio, avec Avery Sharpe et Louis Hayes. En 1995, il retrouve le groupe Impulse, retrouvailles qui donnent naissance à l’album Infinity. McCoy Tyner continue également à se produire avec le trio qu’il forme aux côtés du batteur Aaron Scott et du bassiste Avery Sharpe. Il fait des apparitions dans des festivals et se produit pour une soirée exceptionnelle dans un club avec son 14-piece big band. Cette prestation fera d’ailleurs l’objet d’un enregistrement célébrant ce qui aurait du être le 71è anniversaire de Coltrane. Le jeu harmonique percutant de McCoy Tyner, qui est l’un des plus important pianiste jazz de ces 30 dernières années, a influencé nombre de musiciens et produit quelques uns des plus grands moments du jazz. Membre pionnier du légendaire quartet de John Coltrane, McCoy Tyner évoque l’esprit de Coltrane dans son dernier enregistrement (1997) à travers un programme dédié au compositions du “maître”. D’après le Dictionnaire du jazz (© D.R.)

Ran Blake, piano
Né en 1935 à Springfield, Ran Blake entend, enfant, plus de gospel, de Bartòk et de Stravinsky que de jazz. Il étudie le piano pendant un an. En 1956, à Hartford, il étudie le jazz au Bard College et fait la connaissance de Jeanne Lee. Il poursuit ses études pendant quatre ans à l’ecole de Lenox, tout en travaillant avec Ralph Ellison, LeRoi Jones et Susan Sontag. Collaborateur du Bay State Banner, un journal noir de Roxbury, il occupe divers emplois pour survivre, étudiant la composition et l’improvisation avec Ray Cassarino, Willis Lawrence James, Oscar Peterson, Bill Russo, Mal Waldron et Mary Lou Williams, et aussi, l’été, avec Gunther Schuller et John Lewis. A partir de 1957, il forme avec Jeanne Lee un duo qui dure plusieurs années. Tournée européenne en 1963 mais la reconnaissance ne suit pas aux Etats- Unis. Le duo se dissout. Blake part en 1964 pour New-York où on l’entend avec Edythe Dimond, Barbara Belgrave et au Town Hall. Après un voyage en Grèce, il s’installe à Boston où, aidé par Gunther Schuller qui vient d’en prendre la direction, il occupe diverses fonctions d’enseignant, directeur musical, directeur de production, etc… au sein du New England Conservatory. En 1973, il prend la direction du département “Troisième Courant” de cette institution. Il travaille simultanément avec son groupe, composé de la chanteuse grecque Eleni Odoni, de Ricky Ford, du violoncelliste Leon Maleson et du flûtiste Stan Strickland. En 1975, il est invité par le pianiste Michael Smith à participer à une tournée européenne en compagnie de Paul Bley et Andrew Hill.

Depuis, il se consacre surtout à ses responsabilités pédagogiques et à quelques tournées européennes, pour l’essentiel en piano solo. C’est d’ailleurs en Europe, en France, qu’il a reçu le meilleur soutien discographique. En 2001, son album Sonic Temples est acclamé par le public comme la critique. Revendiquant l’influence de Thelonious Monk et de George Russell, celle aussi de Bartòk, Stravinsky et de Charles Ives, il se présente souvent comme “un interprète du Troisième Courant”. Son jeu accorde une très grande attention aux timbres du piano, aux silences et contrastes et au toucher de l’instrument. D’après le Dictionnaire du jazz (© D.R.)

Informations pratiques :

GRANDE SALLE :
Wayne Shorter Quartet le 4 juillet à 20h
Prix : 42€, 30€ et 15€

Acoustic Masada le 5 juillet à 20h
Prix : 30€, 20€ et 10€

Bill Frisell Quintet le 6 juillet à 20h
Prix : 30€, 20€ et 10€

Acoustic Masada le 7 juillet à 20h
Prix : 42€, 30€ et 15€

Laissez-passez jazz :
80€ pour les quatre concerts en 1ère catégorie
58€ pour les quatre concerts en 2ème catégorie

Réservations :
Par téléphone : Réservations ouvertes 01 40 28 28 40
Aux caisses du Théâtre du Châtelet : Réservations ouvertes
1, place du Châtelet
75001 - Paris de 11h à 19h