Le jazz a sa tribune depuis 2001

Edition du 15 avril 2024 // Citizenjazz.com / ISSN 2102-5487

Les dépêches

Festival « La Belle Ouïe » 2006

LA BELLE OUIE festival 2006

Le festival du label des musiques à ouïr

Au Lavoir Moderne Parisien
35, rue Léon
75018 Paris

Entrée 15€
Réservation : 01 42 52 09 14 ou
resa@rueleon.net







  • Mer. 31 mai - 20h30
    Bruno CHEVILLON solo - contrebasse

Considéré comme un des plus grands contrebassistes de la scène internationale, Bruno Chevillon s’est forgé une solide notoriété aux côtés du poly-instrumentiste Louis Sclavis. Il participe avec lui à la création d’un quartet puis d’un septet avec lesquels il va sillonner le monde. S’en suit une série impressionnante de collaborations musicales (Dominique Pifarely, Daniel Humair, Quatuor Arditti, Michel Portal…) mais aussi en rapport avec la danse (Mathilde Monnier) et le théâtre (Christiane Véricel) ou encore le cinéma (Jean-Louis Comolli).

En 1993, Bruno Chevillon a écrit une pièce pour contrebasse solo et voix, un solo en hommage à l’un des plus grands metteurs en scène de ce siècle : Pier Paolo Pasolini ou la rage sublime. Au travers de cette œuvre, Bruno Chevillon a pu pleinement exprimer toute sa virtuosité dans un jeu d’une très grande physicalité

« D’un chagrin, j’ai fait un repos » : film documentaire de Laetitia CARTON (2005 - 19’)
Musique de Blaise Merlin

Ludique et grave, Laetitia Carton se raconte à elle-même la nécessité de retrouver du sens, de penser au milieu des autres, au milieu de cette société dont elle fait partie malgré tout. Retrouver du sens, c’est se réapproprier les mots volés par la société de surconsommation, lutter contre le sens unique et cynique du prêt à penser, celui qui nous renvoie à une errance circulaire sur les parkings des nouveaux temples de la société moderne : les hypermarchés. Prêtant son corps et sa voix à nos anonymats comme aux illustres du XXème siècle, Laetitia Carton se consacre au plaisir essentiel de la fabrication, du bricolage, sans oublier que le mince espoir réside aussi dans le fait de pouvoir s’amuser en pensant.

Jeu. 1er juin - 20h30
Daunik LAZRO solo - saxophones alto et baryton

Daunik Lazro fait partie des irréductibles de la musique. C’est un musicien exemplaire. Il est exemplaire de rigueur, d’intégrité, d’invention, d’ouverture, de mémoire, de passion, de liberté, de gaieté et de gravité. Autant dire que c’est un musicien rare. Saxophones alto et baryton déployés, Daunik Lazro parcourt depuis près de trente ans les paysages multiples des musiques improvisées, croisant bon nombre d’improvisateurs et autres esprits libres, notamment Joelle Léandre, Evan Parker, Carlos Zingaro, Georges Lewis, Joe Mc Phee ou Michel Doneda. Daunik Lazro a conservé la mémoire vive des déchirements lancinants et fulgurants d’Albert Ayler et lui rend hommage en reprenant régulièrement une de ses compositions « in heart only ». Soit une musique d’une beauté convulsive.

MUTATIS MUTANDIS
Maxime Delpierre : Guitare
Matthieu Jérôme : Fender rhodes, Wurlitzer
Philippe Gleizes : Batterie

Batterie éruptive, guitare et piano distordus qui ondulent et serpentent entre des masses sonores menaçantes. Barrissements d’éléphants dans une jungle assourdissante. Et jamais de mélodie. Tout est ici question de textures. Textures métalliques chauffées à blanc. Textures tissées par la sarabande infernale du piano et de la guitare, électriques, compactes, mouvantes, brutales. Comme du goudron fondu par un soleil sans pitié. Matière sonore acre, tangible, gluante, poisseuse, brûlante. Traversée de motifs bruissants, d’événements insaisissables.

Parcourue par des dégringolades vomies depuis la batterie. Changements de tempo abrupts, parfois ce déchaînement se stabilise. Équilibre instable de grooves précaires, comme dans un apaisement consenti des instruments. Apaisement momentané, qui ne parvient pas éteindre le feu qui couve. Et qui bientôt à nouveau déborde. (Joseph Ghosn, 18 février 2004)

  • Ven. 2 Juin - 20h30
    Jean-François PAUVROS solo - guitare à archet

Jean-François Pauvros promène depuis 30 ans sa silhouette dégingandée de funambule nomade sur les sentiers escarpés des musiques de traverse, avec ses rifs de guitare mutante comme lignes de fuite et un grand amour des rencontres comme gouvernail.

Pauvros est l’un des premiers en France dès le milieu des années 70 à emboîter le pas au guitariste de free jazz américain Sonny Sharrock et à développer un jeu libre et intuitif. Sa pratique oblique de la guitare, mais jamais à l’horizontale comme la « guitare préparée » inventée Keith Rowe, privilégie le corps à cœur et la recherche tactile d’une nouvelle musicalité. Son acharnement à extirper toutes sortes de sons inouïs de ses cordes attaquées à l’archet comme Jimmy Page de Led Zeppelin ou livrées à une saturation méticuleuse, lui forge un instrument hybride à mi-chemin entre le violoncelle et la cithare ethnique électrifiée, propice à toutes les aventures sonores.!

La rencontre de Pauvros avec le trompettiste et chanteur Jac Berrocal et son groupe polymorphe Catalogue va alors être déterminante pour la cristallisation de ses idées musicales. Il partage avec Berrocal la même envie de tordre le coup aux idées communes, de mélanger musiques populaires et recherche sonore, de passer au scalpel free jazz, punk rock’n’roll, chanson, improvisation… Il a aussi collaboré avec Arto Lindsay, Elliot Sharp et Keiji Haino, la chorégraphe Anne Dreyfus et le poète M. Bulteau.

Gérard PIERRON - voix, poésie

La voix de Pierron rocailleuse et tendre, chaude et fraternelle, si claire et si juste, porte les paroles mélancoliques et joyeuses des écrivains qu’il aime. Ses mélodies rêveuses flottent comme un petit nuage clair sur un marigot de tumulte et de vulgarité.
Infatigable arpenteur de sentiers de traverse, Gérard Pierron se fout comme d’une guigne des modes et de l’audimat. Seule compte cette intimité rare entre l’artiste et son public, sous l’aile bienveillante de la poésie. Voilà pourquoi il n’a pas de fans ; il n’a que des amis. (Marc Dejean, Ouest France, 14 Décembre 2000)

  • Sam. 3 Juin - 20h30
    La nuit sucrée salée des Musiques à Ouïr
    Que reste-t-il de nos amours ? Ou la douce ode à Brigitte avec Eddouie M, Marcus K, Franck W…

La Campagnie et ses invouïtés, Fabrice Vieira, Jeanne Added et ceux qui aiment de passage se frotter…

Reprenons dans l’ordre. La Campagnie à Ouïr, c’est qui ?

Denis CHAROLLES : batterie arrosoir, graviers, percutterie, clairon, embouchures à bouches, cris cris
Frédéric GASTARD : saxophone basse, grand synthétiseur, monophonique imaginaire, fourrure et grand cœur
Christophe MONNIOT : saxophones alto, baryton et sopranino, tuyaux, chants et artifices

La Campagnie des Musiques à Ouïr, c’est comment ?

Un trio - Une décennie. Fondée en 1995, La Campagnie fête donc ses dix printemps par une floraison d’invités et vous convie à une saison d’émotions, d’inventions et de sons. Ne vous laissez pas berner par l’énumération hétéroclite d’instruments qui n’en sont pas, les Musiques à Ouïr n’ont rien de bricolées. C’est un spectacle total, sonore, visuel.

Mais derrière l’exubérance, il y a une musicalité exceptionnelle ; Charolles, Gastard et Monniot sont parmi les jeunes musiciens français les plus doués de leur génération. A trois, ils sonnent comme un orchestre de vingt-cinq, offrant un répertoire composite de musiques populaires, musette, pop, jazz, rock, le tout revisité et follement agrémenté de compositions personnelles.

Fabrice VIEIRA : guitare, chant, piano
Musicien poly instrumentiste, auteur, compositeur, Vieira a intégré depuis 1993 les travaux de La Compagnie Lubat et de l’Hestejada. Il a joué avec de nombreux artistes dont André Minvielle, Michel Portal, Louis Sclavis ou Marc Ducret.

Jeanne ADDED : violoncelle, chant lyrique
Menant de front le chant lyrique et le jazz, Added collabore aux travaux de Daniel Humair, Riccardo Del Fra (France), Julien Arguelles et John Butcher (Londres). Elle appartient, entre autres, au Brahma Sextet, Le Bruit du Cygne, et compose pour la Compagnie Théâtre’théâtre.