Chronique

Franck Tortiller

Franck Tortiller

Franck Tortiller (vibra, marimba), Claudia Pontggia (cor), David Pourradier-Dutheil (d), Yves Torchinsky (b), Patrice Héral (voc, d)

Label / Distribution : Altrisuoni

Dédié à son confrère Mike Manieri, le disque de Tortiller est aussi surprenant que réussi. D’abord le
son : excellent prise de son, dynamique parfaite pour un ensemble aussi difficile à mettre en
avant que le vibraphone, les marimbas, le cor, la voix. Ensuite, les compositions, toutes de Tortiller
sont autant d’univers différents : groove binaire, transe modale, ballades veloutées, rythmes
jungle… Les textures sonores sont très travaillées : la voix (Parice Héral) revêt un aspect
mystérieux et organique (rap, chant de gorge, percussions, scratchs) entre Bobby McFerrin, The
Roots et Bernard Lubat, le cor de Pontiggia est aussi souple et léger qu’une trompette, Torchinsky
et Pourradier-Dutheil forment une section rythmique incroyable, unie et à l’écoute, qui ouvrent les
voies futures des rencontres stylistiques. Enfin, Tortiller aussi à l’aise sur le vibraphone qu’au
marimba fait tourner ses phrases bondissantes, caresse les lames et donne à l’ensemble une
sonorité unique. Il s’impose comme l’un des meilleurs vibraphonistes de sa génération et signe
avec ce disque l’un des plus intéressants et modernes projets de cette année. A ne pas manquer,
donc.