Chronique

François Poitou

Funambule

Bastien Ribot (vln), Saúl Crespo Saldaña (vln), Aude Marie Duperret (vla), Maxime Berton (bcl, ss), Federico Casagrande (g), François Poitou (b)

Label / Distribution : Yovo Music

Resté de nombreuses années dans l’ombre de sa contrebasse, collaborant çà et là à divers projets musicaux (entre autres avec la chanteuse argentine Natalia Doco, le quartet jazz YOVO ou le groupe Paris Combo), François Poitou s’affirme enfin en tant que leader avec ce premier album magnifique. Intitulé Funambule, il est porté par une orchestration des plus originales qui instille un délicat équilibre entre les cordes (deux violons, un alto, une contrebasse et une guitare) et la clarinette basse ou le saxophone soprano de Maxime Berton.

Tantôt pointillistes, parfois labyrinthiques, souvent vénéneuses, les compositions du contrebassiste nous transportent au beau milieu de paysages mordorés et oniriques où il est particulièrement agréable de s’égarer. L’association de la guitare cristalline de Federico Casagrande et du soprano félin de Maxime Berton est une merveille. La contrebasse du leader, ronde et profonde, guide l’orchestre dans les méandres de la partition. Quant aux violons, ils participent de manière à la fois tendre et mordante à la tension de l’ensemble, nous donnant l’impression d’une musique suspendue, perpétuellement en équilibre.

Cet album, d’une élégance folle, à la croisée des chemins entre jazz et musique de chambre, installe François Poitou dans la cour des compositeurs à suivre de très près.