La maison d’édition du Castor Astral et sa collection CastorMusic continuent d’offrir des ouvrages riches et accessibles pour un prix abordable. Dernier en date, la biographie de Ray Charles par Frédéric Adrian.
Celui qui signe déjà, dans la même collection, les ouvrages consacrés à Otis Redding, Marvin Gaye et Stevie Wonder est spécialiste de la Great Black Music.
Ici, en évitant l’hagiographie d’un personnage que tout le monde croit connaître sans occulter les méchants défauts du bonhomme (drogue, femmes, argent… un sans- faute !), l’auteur relate l’ascension rapide et inéluctable d’un musicien talentueux qui est resté en haut de l’affiche toute sa vie.
On connaît tous au moins un succès du « Genius », comme l’appelait son entourage de management – alors qu’il préférait le surnom de Brother Ray – mais ce sont souvent des tubes des années 60 et 70. Ray Charles a la particularité d’avoir pu (et su) surfer jusqu’à sa mort sur la vague d’un succès acquis en très peu de temps.
Néanmoins, la musique du pianiste, organiste et chanteur est typique et quelles que soient les influences qui la colorent, les arrangements et les structures sonnent toujours comme du Ray Charles. Qu’il joue du jazz, du gospel, de la soul music ou même de la pop, sa voix reste inimitable. Et il peut revendiquer personnellement tous ses choix artistiques, car – rareté dans ce milieu – il décide de tout son travail, toute sa musique. C’est l’un des points importants pour comprendre l’homme. Il vit en totale autonomie, sans canne ni chien, et n’obéit qu’à l’argent, seul phare dans sa nuit.
Le livre suit le parcours, les concerts, les tournées et les histoires personnelles de Ray Charles, en suivant l’ordre chronologique, et l’on découvre que cet homme vivait quasiment en permanence en tournée. En fin d’ouvrage, l’auteur propose quelques conseils pour s’y retrouver dans l’abondante discographie éparse du musicien. Un ouvrage concis et essentiel, pour 14 €.